La commémoration à Bouira du 33e anniversaire du printemps berbère qui coïncide avec le 20 avril a été marquée par des affrontements entre les forces de l'ordre et les partisans du MAK (Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie). En effet, après la marche du RCD qui avait drainé plusieurs centaines de militants et cadres du parti qui ont sillonné les rues et artères de la ville de Bouira, tout en scandant des slogans pour l'officialisation de la langue amazighe comme langue nationale et surtout officielle, la marche s'est terminée dans le calme. Ce n'était pas le cas de l'autre marche des partisans de l'autonomie de la Kabylie, le MAK qui s'est terminée par des affrontements avec les forces de l'ordre. En effet, alors que les Maquistes composés essentiellement d'étudiants qui, comme les RC Distes ont marqué l'événement à travers une marche. La procession humaine a déferlé à partir du campus «Akli Mohand Oulhadj» pour traverser plusieurs quartiers de la ville brandissant l'emblème autonomiste. Arrivée au niveau du pont Sayeh, la marche a débordé lorsqu'un groupe de manifestants s'est pris à la stèle de l'Emir Abdelkader érigée au niveau du sens giratoire. Plusieurs automobilistes ont été touchés par les jets de pierres. L'intervention des forces antiémeutes qui étaient aux aguets, s'est terminée par l'arrestation de plusieurs manifestants. Dans la foulée, notre confrère du quotidien El Watan, Ali Cherarak qui accomplissait son devoir a été embarqué. En revanche, l'anniversaire du 20 Avril 1980 a été célébré dans plusieurs contrées de la wilaya à travers l'organisation de conférences, tables rondes et expositions. Ceci dit, après 33 années de lutte identitaires, la question reste toujours d'actualité à cause de la mauvaise volonté de pouvoir à régler définitivement la question identitaire exploitée à chaque fois par des séparatistes et autres apprentis politiciens. Le sacrifice consenti par des générations pour que le tamazight ait sa place et statut de langue nationale et officielle continue de servir à des forces aux desseins inavouées. Les acquis pour la constitutionnalisation de tamazight au lendemain du printemps noir de 2001, ont été marqués par la mort de 127 personnes. L'introduction du tamazight dans le système éducatif après la grève du cartable de 1995 qui a vu la création de HCA, n'a pas changé pour la question identitaire. Il faut dire que le caractère facultatif de son enseignement dans les quelques écoles a plutôt contribué à sa régression et recul qu'à son avancée. Il y a aussi les déchirements entre militants de la cause qui a plaidé pour ceux qui ne cherchait que cette occasion pour renvoyer aux calendes grecques la question amazighe. Ce fut plutôt l'échec planifié. Aujourd'hui, il est urgent de faire un état des lieux, tirer les enseignements et dividendes des années passées, des erreurs commises pour corriger un préjudice historique