L'agression militaire israélienne orchestrée durant la nuit de samedi à dimanche derniers, contre la Syrie, continue de susciter de vives réactions de condamnation. Par ces raids militaires israéliens contre la Syrie, l'Etat sioniste dévoile sa convergence avec les groupes armés dans la guerre qu'ils mènent contre la Syrie et son peuple. «Cette agression a causé des morts et des blessés et des destructions graves dans ces positions et dans des régions civiles proches», a écrit le ministère des Affaires étrangères dans une lettre adressée à l'ONU. Le document de Damas remis à Ban Ki-moon mentionne que «des avions militaires israéliens qui se trouvaient au-dessus des territoires occupés et du Liban-Sud ont mené une agression aérienne en tirant des missiles contre trois positions des forces armées de la République arabe syrienne au nord-est de Jamraya, à Mayssaloun et à l'aéroport de plaisance d'Al-Dimas». Ce qui illustre encore une fois la énième violation par l'Etat sioniste de l'espace aérien libanais et aussi la résolution 1701 à l'origine du cessez le feu de la guerre israélienne en 2066 contre le Liban. Par ailleurs, l'opération barbare d'Israël contre la Syrie coïncide avec des évènements rythmant l'actualité syrienne et la région en question. Il s'agit des manœuvres militaires en cours sous la coupe des Américains dans le Golfe auxquelles prennent part près de 40 pays, dont la France et la Grande-Bretagne. Aussi, l'attaque israélienne intervient quelques jours après que l'émir de Qatar au nom de la Ligue arabe a soumis un plan pour la reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens. Plan portant une série de points au profit de l'occupant israélien et en traduction des objectifs tracés par l'extension des colonies juives opérée ces dernières années. L'émir de Qatar a proposé, à ce propos, dans son plan, les échanges de territoires, ce qui signifie changer la donne géographique, fondamentale pour l'édification effective d'un Etat palestinien aux frontières de 1967 et sa capitale Al-Qods. A cela vient s'ajouter une atteinte au droit international relative au droit de retour des réfugiés palestiniens. Par ses raids militaires contre la Syrie, Israël signe sa contribution via son aviation militaire aux groupes armées dont les djihadistes étrangers dépêchés depuis deux ans en Syrie. Sur le plan politico-diplomatique, l'attaque israélienne est intervenue quelques semaines après la visite d'Obama à Israël au cours de laquelle il s'est entretenu avec les responsables sionistes, à leur tête Netanyahu. Une visite pour consolider l'outil de la politique étasunienne dans cette région. Ce qui s'est illustré encore une fois dans les propos du président américain en réaction à la violation de l'espace aérien libanais et syrien, et le bombardement qui s'en est suivi contre la Syrie. Réaction américaine, la même de tout temps, soulignant le droit israélien de se défendre, faisant fi du droit international et des us diplomatiques. Cela étant, la réaction de la Ligue arabe n'a été que timide. La Ligue arabe a été jusqu'à demander l'adoption d'une résolution d'exclusion de l'espace aérien libyen, ce qui n'a pas été le cas s'agissant des risques permanents et avérés des raids israéliens. La visite du chef de la diplomatie américaine, entamée hier, à Moscou, intervient quelques heures après l'attaque israélienne contre Damas. Un premier déplacement de Kerry à Moscou en tant que chef de la diplomatie américaine qui en plus de la crise en Syrie, de l'Iran et la Corée du Nord qui sont au menu, les raids israéliens ne seront pas absents. D'autant plus que la visite de Kerry intervient après la tournée du haut responsable russe qui, durant une semaine, l'a conduit, en Syrie, le Liban et L'Iran. La Russie qui a consolidé ces deux dernières années son rôle dans la région du Proche et Moyen-Orient est un acteur incontournable ainsi que la Chine dans tout processus de règlement des questions en suspens. Ce qui s'est amplement illustré dans l'élaboration du plan de Genève, l'ultime voie pour le règlement de la crise en Syrie, boudé par l'opposition de l'extérieur, les groupes armés et leurs soutiens, principalement la Turquie et le Qatar, dont la responsabilité de l'opposition dans son usage de l'arme chimique en Syrie qui vient d'être soulignée par la chef de la mission onusienne en charge de l'enquête n'est pas sans conséquences.