S'il y a à retenir comme bilan, c'est la dextérité et le résultat obtenu par les enquêteurs de la Gendarmerie nationale. Malgré son état de santé assez altéré de par sa fragilité, le bébé Zakaria a été retrouvé vivant. C'est la première fois qu'un enfant kidnappé est ramené vivant chez lui. Le commandant du groupement de wilaya de Djelfa de la Gendarmerie nationale, le lieutenant colonel Ali Hamadouche, a adopté une démarche de mutisme qui a frustré certains confrères friands de scoops mais qu'ils ont applaudi lorsque l'on apprit que le petit Zakaria a été retrouvé vivant. C'est le soulagement et aussi la fête au village des Banou Houdiba. Comment on-est arrivé à ce résultat ? Surtout au matin du septième jour de la disparition, moment où les espoirs commençaient à s'estomper chez les membres de la famille. Certains espéraient retrouver le corps du bébé non mutilé. Les gendarmes n'ont pas quitté les lieux. Ils ont été renforcés par deux cents nouveaux autres gendarmes venus en renfort de la région de Blida. Le nombre est porté à presque cinq cents gendarmes enquêteurs avec des chiens en laisse et valises de la police scientifiques en bandoulière. Au départ, la piste du marchand de matelas ambulant a été retenue autant que d'autres pistes et même les parents n'ont pas été exclus. Les premiers témoignages font état de la présence du marchand ambulant de matelas qui avait quitté précocement ce jour le village que d'habitude. Un portrait robot est tout de suite établi et diffusé à travers les structures de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale qui étaient toutes mobilisées pour retrouver le petit Zakaria. Les chiens dressés n'ont trouvé aucun indice. Cela s'est passé à la connaissance des villageois. Il est relâché au même moment que les renforts sont arrivés au village. Le commandant fait circuler une rumeur que le petit Zakaria est toujours au village et que le lendemain toutes les maisons seront passées au peigne fin. Ce qui inquiété les villageois. Le doute s'est installé et chacun avait peur que le bébé soit déposé devant sa porte ou jeté dans sa cour. Un des voisins de la famille lance l'idée d'aller voir du côté du puits sec (El Bir Nachef). Ce qui n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourds. Le 4 mai au matin, plusieurs équipes sont alors formées et quadrillent le village comme si elles allaient passer en revue et fouiller toutes les maisons. Une équipe se rend au puits visité plusieurs fois auparavant, une énième fois n'est pas de trop. Dès que la plaque de fer est dégagée du fond du puits à 9 mètres plus bas, apparaît le petit Zakaria, gisant sur le côté. Il se retourne et regarde vers le haut, bouge sa petite main dès que la lumière du jour le fait revenir au monde. C'est le grand soulagement chez les parents qui apprirent vite la nouvelle. Sa maman a failli sortir de la maison sans son haïk. Elle l'enfile en courant vers le puits où a été retrouvé vivant le petit Zakaria. Le petit Zakaria est actuellement à l'hôpital de Djelfa sous surveillance médicale. Il doit subir une intervention chirurgicale au niveau de la boîte crânienne. Sa petite tête s'est fracturée ou bien ce ne sont que des ecchymoses de sang coagulé certainement lorsqu'il a été lâché au fond du puits un jour avant qu'il ne soit retrouvé. De leur côté, les enquêteurs ont la tâche plus difficile que lors de la recherche du bébé ou tous les villageois collaboraient. Malgré le doute, tous les membres du village qui se fixent sur la personne qui avait insisté à ce que l'on se dirige vers le puits asséché. La gendarmerie suspecté certainement cette personne et d'autres qui n'ont pas été écartées. Pour l'heure, aucune personne n'est confondue sauf que les interrogatoires sont menés par les enquêteurs qui sont restés sur place. Devons-nous retenir et partager uniquement la joie des parents qui ont récupéré leur bébé Zakaria et oublier de remercier ceux qui l'ont retrouvé ? Non ! On ne vous oubliera pas et on ne se lassera jamais de vous remercier Messieurs les Gendarmes. Car le premier à pleurer d'émotion fut le gendarme qui l'a découvert.