Le médecin-chef du service de la médecine du travail du CHU Nédir-Mohammed de Tizi Ouzou, le Pr Ahmed Zatout, a déclaré, avant-hier jeudi, que «moins de 9 000 salariés ont été examinés au service en 2012» si bien que, a-t-il indiqué, «des conventions, 890, aient été contractées avec les entreprises (privé et Etat) à l'échelle de la wilaya» à la période indiquée. Sur 890 conventions paraphées entre les deux parties, seules 250 ont été reconduites pour cette année, fait observer ce spécialiste, révélant que 600 d'entre ces entreprises ne se sont pas manifestées pour l'actualisation de leurs conventions respectives. Il s'exprimait lors d'une journée d'étude organisée par le CHU de Tizi Ouzou sous le thème «prévention des maladies professionnelles», pour marquer la Journée mondiale de santé et sécurité au travail. Cette faible adhésion des entreprises s'explique, selon ce spécialiste, par le fait que de nombreuses conventions contractées avec le CHU de Tizi Ouzou soient restées au stade de la signature et que les organismes employeurs aient privilégié le rendement du salarié au détriment de sa santé. L'autre argument mis en avant pour justifier ce désintérêt des entreprises est lié à l'exiguïté des locaux affectés à ce service qui est, a-t-il dit encore, en phase de rénovation. S'appuyant sur les chiffres «inquiétants» du Bureau international du travail (BIT), s'agissant des accidents professionnels et des maladies liées à l'activité, le Pr A. Zatout a invité l'ensemble des organismes partenaires dans la prévention et la prise en charge des maladies professionnelles, dont notamment l'Inspection du travail, la Cnas, l'Institut national de prévention des risques professionnels, mais aussi les organismes employeurs à s'impliquer davantage afin de permettre une large couverture sanitaire aux salariés, tous secteurs confondus, aussi bien publics que privés. S'exprimant sur les maladies liées à l'activité professionnelle, ce spécialiste a déploré qu'en Algérie, seulement 11 pathologies (maladies) soient déclarées contre 85 recensées. «A Tizi Ouzou, quelque 700 à 1 000 accidents de travail et 50 à 60 maladies professionnelles sont, en moyenne, enregistrés chaque année», selon ce spécialiste. C'est pourquoi, a-t-il dit, «nous demandons aux médecins exerçant aussi bien dans le secteur public que privé, de déclarer toute pathologie décelée chez le salarié au cours d'un examen médical» afin de «permettre aux salariés ayant contracté une maladie liée à son activité professionnelle, d'être indemnisé». Le bilan d'activité du service de médecine du travail du CHU Nédir-Mohammed de Tizi Ouzou, présenté par le premier responsable de cet établissement hospitalier, fait ressortir que seulement 8 361 salariés, tous secteurs confondus, sur un total de 14 744, exerçant dans 109 entreprises, privé et public, ont été examinés au service durant l'année 2012. Détaillant ce bilan d'activité, le Pr Ziri a indiqué que sur un effectif global évalué à 14 744 salariés desdites 109 entreprises, le personnel examiné, soit 8 361, relève, par secteur d'activité et par risque spécifique, de l'industrie (3 835 salariés examinés), le bâtiment (2 084) et, des secteurs tertiaires avec 10 038 employés. «Les HTA (hypertension artérielle, les troubles digestifs, et le diabète, restent les pathologies les plus dépistées chez les sujets examinés», a-t-il dit.