Maladies, risques infectieux, accidents, stress. La santé au travail va mal. Le diagnostic a été établi lors d'une rencontre nationale tenue les 13 et 14 octobre au CHU de Tizi Ouzou. Plusieurs aspects liés à la dégradation des conditions d'exercice en milieu professionnel ont été abordés par les intervenants. Beaucoup reste à faire pour mettre à l'abri du danger les travailleurs intervenant dans différents secteurs d'activité notamment le personnel des hôpitaux et les ouvriers exposés aux produits chimiques dans leurs entreprises, affirment des spécialistes. Dans les hôpitaux et les centres de santé, c'est la prise en charge des victimes des infections par les soignants qui pose problème. Faute de moyens adéquats, ces derniers ne sont pas suffisamment protégés contre le risque de contamination. Dans ce cas, le personnel médical et paramédical peut, lui aussi, se révéler un transmetteur d'agents infectieux, soutiennent des praticiens de la santé publique. Durant la période 2004-2009, 35 maladies infectieuses ont été diagnostiquées chez le personnel hospitalier au niveau du service de médecine de travail et de pathologies du CHU de Tizi Ouzou. « L'employeur est le premier garant de la santé des salariés au travail, il lui est donc vivement recommandé de fournir et d'imposer le port d'équipements de protection individuelle et de mettre en place des mesures d'hygiène renforcées appropriées », a plaidé un praticien. Dans sa communication, le Dr Mekacher du laboratoire central de biochimie du CHU de Tizi Ouzou s'est intéressé au risque toxique lié aux produits chimiques. « Le chimique a envahi notre quotidien ; il est omniprésent dans notre environnement. L'OMS impute à ce dernier 33 % des maladies dans le monde », a-t-il indiqué. Une autre étude a mis en relief les accidents d'exposition au sang (AES) qui constituent un risque de contamination virale pour le personnel soignant et ses conséquences. De son côté, le Dr Takilt a indiqué que divers groupes de substances sont aujourd'hui reconnues comme ayant une action cancérigène. Pour le Dr Arib, la prévention des risques infectieux pour les professionnels de la santé est une partie intégrante de la lutte contre les infections nosocomiales. « L'élaboration d'un programme de prévention et la mise en place de mesures spécifiques pour protéger le personnel de soins doit prendre en compte l'ensemble des risques de transmission d'agents infectieux », a-t-il souligné. Les maladies professionnelles ont été également au centre du débat lors de cette rencontre. Selon le service de la médecine du travail du CHU de Tizi Ouzou, 136 entreprises et 15 010 travailleurs ont été pris en charge en 2008. Sur la totalité des sujets examinés, il a été relevé 174 cas d'hypertension artérielle (HTA), 69 cas d'hypercholestérolémie, 43 cas de diabète. D'autres travailleurs soumis au contrôle médical souffrent de tuberculose et de surdité. Le deuxième chapitre des communications a été consacré aux risques chimiques dans les entreprises, les laboratoires et les ateliers de fabrication de solvants et de peinture.