L'Office national de production d'aliment de bétail (Onab), également producteur de viandes blanches, a mobilisé des moyens logistiques pour commercialiser du poulet au niveau du territoire national, notamment durant le mois de Ramadhan prochain «L'Onab prévoit 600 points de vente franchisés sur le territoire national pour faire parvenir son produit à toute la population jusqu'au sud du pays», a indiqué le PDG de l'Office, Lembarek Yahi. Cet opérateur public est en contact avec les responsables des wilayas pour recenser des locaux de vente et des espaces de froid au profit des jeunes pour commercialiser du poulet congelé durant le mois de Ramadhan qui devrait commencer début de la deuxième semaine de juillet. C'est la troisième année consécutive que l'Onab organise ce genre d'opération pour écouler un stock de poulet d'environ 10 000 tonnes durant le mois de jeûne. Cet opérateur public a saisi l'opportunité de la disponibilité des viandes blanches sur le marché pour augmenter ses stocks et étendre son réseau de commercialisation. Yahi a affirmé qu'«on est en train de louer tous les espaces de froid existants à l'échelle nationale pour stocker du poulet et participer à la régulation de la filière avicole». L'Onab, qui a commencé à stocker du poulet depuis février dernier, en a écoulé déjà 3 000 t sur le marché et dispose encore de plus de 5 000 t. Ce stock continuel a été constitué par des achats sur le marché libre à des prix rémunérateurs (165 DA/kg vif) en plus de la production récupérée dans le cadre du système de régulation dit «la triangulaire» à un prix qui varie entre 180 et 200 DA/kg du poulet vif. Dans ce dispositif qui concerne seulement le poulet, l'Office fédère autour de ses 13 abattoirs les éleveurs, en leur fournissant le poussin de chair et l'aliment qu'ils remboursent par la production. «Le rôle de l'éleveur se limite à produire du bon poulet et faire un bon élevage», note ce responsable. L'Onab, qui dispose uniquement de 2 500 t de capacités de stockage, sous-traite avec 25 abattoirs privés répondant aux normes requises de conditionnement. «On demande à tous les abattoirs privés, au nombre de 100 (dotés de chambres froides) de développer, à leur niveau, le système de la triangulaire, pour pérenniser la filière avicole nationale.» Il y aura toujours du poulet à la portée du consommateur La suppression en août dernier de la TVA et les droits de douanes sur les matières premières importées (maïs et soja) a encouragé les aviculteurs (reproducteurs et éleveurs) à mettre en place des élevages. Cet engouement s'est répercuté positivement sur la production, puisque l'offre a substantiellement augmenté sur le marché avec, pour conséquence, une chute importante des prix. Selon les chiffres du ministère de l'Agriculture, la production du poulet devrait atteindre 800 000 t en 2013 contre 600 000 t en 2012, ce qui va porter le ratio annuel de viande blanche par habitant de 16 à 20 kg. Mais l'objectif serait d'atteindre 30 à 40 kg à moyen terme. «D'après les chiffres disponibles actuellement, on peut dire qu'il y aura toujours du poulet à la portée du consommateur», affirme M. Yahi en s'appuyant sur les statistiques des importations et de la production locale de reproducteurs évaluées à 1,3 million de sujets durant le premier trimestre de 2013. L'Onab, à lui seul, dispose d'une vingtaine de couvoirs au niveau national, représentant un élevage d'un million de reproducteurs. Néanmoins, pour maintenir cette dynamique et disposer d'un produit à la portée du consommateur, la filière avicole «doit se professionnaliser davantage», c'est-à-dire, les éleveurs doivent améliorer leurs élevages pour réduire le coût de production. Ce coût jugé élevé par les producteurs est dû, en partie, aux contre-performances liées notamment au taux de mortalité, au poids et à l'indice de consommation. L'Office a mis en place un comité qui suit les éleveurs qui lui sont affiliés pour améliorer leurs performances techniques. Cet opérateur vient aussi de signer une convention avec l'Ecole nationale vétérinaire pour encadrer ses vétérinaires. Outre l'amélioration des performances, les éleveurs exerçant dans l'informel sont appelés à intégrer le secteur formel pour tirer profit des dispositifs d'aide offerts par l'Etat en vue de pérenniser la filière avicole nationale dont le chiffre d'affaires a atteint 2,5 milliards de dollars en 2012. L'Algérie est un pays autosuffisant en viandes blanches. Cette activité compte 35 000 éleveurs et procure entre 100 000 et 300 000 emplois directs et indirects ; on enregistre aussi 330 fabricants d'aliments, selon les chiffres du ministère de l'Agriculture.