La corruption et le blanchiment d'argent gangrènent de plus en plus la société algérienne. Quel remède pour ces fléaux qui portent gravement atteinte à l'économie nationale ? L'Algérie a accueilli, du 13 au 16 mai, une délégation d'experts au titre du mécanisme d'examen par les pairs de l'application de la Convention des Nations unies contre la corruption (Uncac), en sa qualité d'Etat partie à cette Convention comptant parmi les premiers pays ayant ratifié cet instrument. Ces experts ont tenu des séances de travail avec les responsables de la cellule interministérielle qui regroupe les représentants des institutions algériennes concernées par la prévention et la lutte contre la corruption et ont été reçus, en audience, par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, a déclaré vendredi le porte-parole du MAE, Amar Belani. «Il convient de souligner que la répression anti-corruption fait partie intégrante du programme de réformes initié en Algérie pour la consolidation de l'Etat de droit, de la bonne gouvernance et du développement durable», a rappelé M. Belani. «Le mécanisme d'examen de l'application de la Convention en question est conçu pour assister les Etats parties à renforcer leurs capacités institutionnelles et législatives et à acquérir l'expertise requise pour améliorer la prévention et la lutte contre la corruption en tant que phénomène transnational n'épargnant aucun pays», a-t-il ajouté. La lutte contre la corruption en Algérie passe obligatoirement par l'investissement des mentalités en premier lieu et la mise en place d'une «justice» saine en second. En lieu et place du droit, du devoir du respect des lois de la République, le citoyen algérien s'est habitué avec la «connaissance» et la corruption. Même pour retirer un acte de naissance qui est un droit légitime, le citoyen trouve le moyen de faire appel à une «connaissance» exerçant au service d'état-civil de la commune que de s'adresser directement au guichet. C'est le même cas pour l'agent de l'APC qui établit et remet à la seconde même le document administratif à une «connaissance» et obligerait l'autre citoyen à revenir le lendemain ou dans 3 jours pour récupérer son document. Pour citer un autre exemple, le citoyen refuse de payer une contravention de 100 DA et fera l'impossible pour l'annuler même si cela pourrait lui coûter 10 fois plus. Au lieu de s'acquitter la tête haute, de leurs impôts, certains «entrepreneurs» indélicats trouvent le moyen de verser des pots- de-vin pour obtenir des remises ou pour effacer leurs dettes. Le trafic des stupéfiants fait également rage dans notre pays et les barons continuent à empoisonner les jeunes et les moins jeunes et même les plus âgés. Ces «criminels» sans foi et ni loi sont devenus des milliardaires grâce à la drogue et arrivent à défier n'importe quel fonctionnaire honnête qui ose s'interposer. «Saviez-vous que je suis en mesure de vous «acheter» y compris votre Etat» ,a lancé un contrebandier et trafiquant de drogue en direction d'une femme qui a osé déposer plainte contre lui. Ces «vermines» n'hésitent pas à se faire remarquer en public, circulant au volant de leurs grosses cylindrées en compagnie de hauts fonctionnaires. Ces bandits utilisent ce moyen de trafic d'influence pour intimider les plus honnêtes et démontrer qu'ils ont le «bras» long. Nous pouvons citer des milliers de cas relatifs à des citoyens et fonctionnaires de l'Etat indélicats qui s'enrichissent par la fraude et portent atteinte à l'économie nationale. Pour blanchir leur argent sale, ces trafiquants sont propriétaires de grands investissements en dépit de la loi. Je m‘explique : pour ouvrir un cabinet médical, il faut être médecin, infirmier ou disposer d'un diplôme de santé. Malheureusement, sans aucun diplôme et aucune référence en la matière, ces trafiquants gèrent des établissements grandioses sans qu'ils ne soient inquiétés. A la place des lois de la République, les trafiquants et les fonctionnaires indélicats préfèrent la «chkara» et n'utilisent jamais le chéquier, pour ne pas laisser de trace. En cas de problèmes, ils ne s'affolent pas et comptent toujours sur leur téléphone portable pour ne pas être inquiétés. Même lorsqu'ils sont condamnés par la justice, ils ne désespèrent pas et font rassurer leurs acolytes qu'ils ne tarderont pas à les rejoindre. En somme, la modeste question qui pourrait être éventuellement posée à ces «patrons» est la suivante : «Où avez-vous trouvé ces fonds pour construire ces bâtisses et acquérir ce matériel qui vaut plusieurs milliards de dinars ? Tenez-vous bien, ces «milliardaires» sont des chômeurs. Sans commentaire.