Le médecin-chef du service de la médecine légale du CHU Nédir-Mohammed de Tizi Ouzou, le Pr Brahim Boulassel, a suggéré, avant-hier vendredi, la mise en place d'un programme de formation médicale pour les médecins des centres de tri, de consultation et des urgences, à même de répondre aux exigences médico-légales, souvent négligées dans la rédaction de certificats médicaux. Un acte (rédaction, ndlr) qui fait partie, selon ce spécialiste, de la pratique médicale quotidienne et qui, souvent, pose de difficiles problèmes et parfois même, source de conflits. Le Pr Brahim Boulassel s'exprimait lors de la 1e journée de formation continue, organisée avant-hier vendredi, au CHU de Tizi Ouzou, par l'association des médecins généralistes libéraux de la wilaya de Tizi Ouzou, «Amejjay». Dans sa communication intitulée «Les certificats médicaux, rédaction et conséquences : La responsabilité médicale», le Pr Boulassel, a relevé que les certificats médicaux délivrés ne répondent pas aux exigences médico-légales minimum et de ce fait, risquent de léser les victimes et de rendre difficile les poursuites pénales contre les auteurs. Une étude rétrospective sur 500 certificats médicaux initiaux de coups et blessures, réalisée au service de médecine légale du CHU de Tizi Ouzou, a montré, des erreurs de rédaction qui peuvent avoir des conséquences juridiques graves, a indiqué ce spécialiste. «La plus part de ces certificats médicaux délivrés par les médecins du pavillon des urgences du CHU de T.O ne remplissent pas les critères généraux de rédaction», fait-il observer comme pour souligner la nécessité de la mise en place d'un programme de formation médicale spécifique à la rédaction du certificat médical. «Bien rédigé, le certificat médical permet au malade de bénéficier des avantages nombreux qui lui sont dus», a fait remarquer ce spécialiste estimant nécessaire l'organisation de cette activité pour son développement futur, la prestation aux victimes sous forme de rédaction de certificats médicaux de bonne qualité. «Le médecin doit aussi être conscient de toutes implications médico-légales et sociales», dira-t-il encore. S'exprimant sur la nature des erreurs relevées dans la rédaction desdits certificats médicaux, le médecin-chef du service de médecine légale du CHU de Tizi Ouzou a fait cas de la présence «d'au moins une erreur dans 480 certificats médicaux des 500 ayant fait l'objet de cette étude rétrospective en citant l'omission de fixer l'incapacité temporelle totale (ITT), dans 82% (410 CM), l'usage des abréviations dans 65%, l'absence de cachet, signature ou date dans 78,3%, la description inexacte des lésions dans 34,2%, la reprise et la confirmation des allégations du malade dans 12,3%, la fausse identité du malade dans 03,5%, l'identité incomplète du malade dans 47%, l'identité incomplète du médecin dans 52%.