La mise en place d�un observatoire sur le suicide en Alg�rie est fortement recommand�e par des sp�cialistes invit�s aux 16es journ�es m�dico-chirurgicales organis�es, mercredi et jeudi derniers, par le CHU de Tizi- Ouzou, et dont l�ouverture s�est effectu�e en pr�sence du wali, du P/APW et de beaucoup d�autres invit�s. Outre le suicide qui �tait le th�me central de la premi�re journ�e de cette rencontre, le programme a abord�, lors de s�ances du lendemain jeudi, les maladies des os et de l�asthme chez l�enfant. Pr�sent� comme un fl�au national, le suicide est un ph�nom�ne qui prend des proportions de plus en plus accrues, conviennent de nombreux conf�renciers, qui �taient unanimes pour dire qu�il est temps que la vision des autorit�s sanitaires du pays change face � ce fl�au qui, m�me si la litt�rature m�dicale ne le pr�sente pas comme une pathologie, doit constituer un enjeu de sant� publique. Le Pr Ziri, psychiatre et directeur du CHU de Tizi-Ouzou, le Dr Tahraoui du service de m�decine l�gale de Bab-El- Oued, le Dr Boulassel, du m�me service au CHU de Tizi-Ouzou et, � leur suite, une sp�cialiste du m�me service au CHU de Blida, qui ont abord� le sujet sous des approches diff�rentes n�ont pas manqu� de d�plorer l�absence d�enqu�tes statistiques d�envergure nationale, ni d��tude comparative sur le suicide. Il est, par cons�quent, faux de dire que le taux du suicide est plus �lev� dans telle ou telle r�gion du pays, comme certains journaux ont souvent tendance � le faire � propos de la wilaya de Tizi-Ouzou, a-t-on encore regrett�. Le Dr Boulassel, du service m�dico-l�gal du CHU de Tizi-Ouzou qualifie d��obscures� les raisons du d�sint�r�t pour l�harmonisation des donn�es sur le plan national, s��tonnant du fait que chaque institution, comme la gendarmerie, la police, la Protection civile ou les �tablissements de sant�, d�tient ses propres chiffres qui ne refl�tent pas l��tendue et la r�alit� du ph�nom�ne. Des cas de suicide sont tus et d�autres sont d�guis�s en accidents. �Les mutations id�ologiques d�ordre religieux emp�chent les d�clarations�, dira une sp�cialiste du CHU de Blida, pour qui, seule �une autopsie psychologique (qui requiert la collaboration de la famille et de l�entourage de la victime) peut contribuer � retracer les causes d�un suicide et r�tablir la v�rit� des chiffres�. En conclusion de son �tude �pid�miologique et r�trospective sur le taux de suicide dans la wilaya de Tizi-Ouzou, entre 2007 et 2009, le Pr Ziri pr�conise la mise en place d�un observatoire des suicides et des tentatives de suicide, une banque de donn�es o� seront centralis�s tous les renseignements inh�rents � ce fl�au : les chiffres, les profils, les caract�ristiques �tiologiques et �pid�miologiques du suicide qu�il faut �d�stigmatiser�. Les donn�es ainsi recueillies serviront de base � la mise en place d�une strat�gie de pr�vention et de prise en charge des personnes � risque. De cette fa�on, l�on pourra, par exemple, emp�cher la r�cidive chez les sujets ayant fait une tentative de suicide. Autre sujet relatif au suicide, l�automutilation. Un ph�nom�ne fr�quemment constat�. Il est pr�sent� dans la litt�rature comme une alternative au suicide car constituant une autre forme de violence contre soi. Il s�agit d�un acte morbide � travers lequel le sujet exprime un d�sir de protection et une volont� exprim�e par la douleur de sortir de l�isolement social. Par ailleurs, invit� � prendre la parole, � l�ouverture de la rencontre, le P/APW r�it�rera la revendication de l�inscription d�un nouveau CHU au profit de la wilaya de Tizi-Ouzou et pour laquelle une assiette fonci�re � �t� d�gag�e. S�exprimant � son tour, le wali de Tizi-Ouzou s�est dit favorable � une telle demande qu�il promet d�accompagner. L�actuel CHU qui croule sous la demande de soins, �tait con�u pour une population de 20 000 habitants, alors qu�il accueille, pr�sentement, une demande potentielle des populations de quatre wilayas du centre du pays estim�es � plus de 4 millions.