Lors de la journée sur l'hypertension artérielle qui s'est tenue samedi dernier à Médéa, nous avons profité de l'occasion pour interroger le professeur Salim Benkhedda, chef du service de cardiologie au niveau du CHU Mustapha-Pacha, Alger, sur les causes de cette maladie. Pour le professeur Benkhedda Salim, «l'hypertension artérielle est un facteur de risques des maladies cardiovasculaires, elle est la première cause de mortalité en Algérie avant le cancer. C'est un tueur dangereux et silencieux. La fréquence de la pathologie a été étayée par une étude réalisée par la société algérienne de cardiologie qui a montré que 35 % des algériens sont hypertendus. Augmentant avec l'âge, la prévalence de la maladie est plus importante chez les plus de 50 ans. Pourvoyeuse de maladies cardiovasculaires, l'hypertension artérielle est la conséquence de la malbouffe, du tabagisme et de l'inactivité physique». Pour le spécialiste, «le message consiste à axer les efforts sur la prévention dès l'enfance, car c'est à cet âge-là que les maladies prennent naissance. Le temps d'incubation des maladies est souvent long avant l'apparition de leurs signes, il est donc nécessaire de protéger le jeune consommateur en l'incitant à changer son mode de vie. Si parfois les maladies sont dues à des facteurs génétiques sur lesquels on ne peut pas agir, il y va autrement pour les facteurs d'environnement dont la nourriture et l'hygiène de vie. En outre, la prévention de cette maladie chez la femme est l'allaitement maternel qui n'est plus que de l'ordre de 10 % chez nous alors qu'il est de 100 % en Norvège». Le même spécialiste préconisera «une réhabilitation de la pratique sportive en milieu scolaire pour habituer les élèves à une activité sportive dès l'enfance».