Maladie pouvant évoluer silencieusement, sournoisement, durant longtemps, l'hypertension artérielle surcharge les artères et les abîment et peut entraîner des complications très graves comme l'infarctus et les attaques cérébrales. Considérée comme l'un des principaux facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, l'hypertension artérielle ne cesse de faire des ravages parmi la population algérienne et notamment les jeunes. Selon le président la Société algérienne de l'hypertension artérielle (SAHA), le Pr Salim Benkhedda, quelque 7 millions de personnes sont touchées actuellement par l'hypertension artérielle en Algérie, soit 35% de la population de plus de 18 ans. C'est ce qu'il a indiqué, hier, en marge des travaux du 9e Congrès annuel de la SAHA, organisé à l'hôtel Sheraton. L'augmentation du nombre de cas est due à plusieurs facteurs, comme les mauvaises habitudes alimentaires (sel, sucres et graisse étant un cocktail mortel), la sédentarité, le tabagisme, a indiqué, en substance, le professeur Benkhedda. L'hygiène de vie est un élément clé dans la prévention et le traitement de l'hypertension artérielle, dira-t-il, insistant sur la nécessité de modifier les comportements nuisibles à la santé et d'adopter un mode de vie sain et actif. Abondant dans le même sens, le docteur Abdelkader Abid, cardiologue et facilitateur de méthodologie, également membre de la SAHA, déplore l'augmentation des maladies cardiaques chez les sujets jeunes, rappelant que l'hypertension est un facteur de risque majeur des maladies cardiovasculaires. «Selon une étude réalisée par la SAHA, quatre Algériens sur dix souffrent de maladies cardiaques, soit presque la moitié de la population, ce qui est énorme, a-t-il dit, précisant qu'on enregistre de plus en plus de morts subites chez les jeunes de 37-40 ans». Evoquant la prévalence de l'hypertension, il dira qu'elle ne cesse d'augmenter en raison de plusieurs facteurs comme le stress, notamment, qui est à l'origine de nombreuses maladies d'ailleurs. Et d'expliquer : «En 1992, 18% des Algériens étaient atteints d'hypertension (enquête nationale), dix ans après, ce taux a pratiquement doublé, ce qui fait qu'aujourd'hui, un Algérien sur trois est hypertendu», souligne ce spécialiste. «D'où l'importance de mettre en place des mesures de prévention et d'associer les médecins généralistes, véritable pierre angulaire de tous les programmes», affirme le docteur Abid. «C'est d'ailleurs ce que nous essayons de faire au niveau de la SAHA, en encourageant les travaux et les enquêtes au niveau local afin de mettre en place un véritable plan national de prévention.» A. B.