«Selon l'explication scientifique, le traumatisme psychique ou psychotraumatisme est un dommage causé après un évènement traumatisant», nous a expliqué le Dr Benmoussa du CHU de Blida, qui explique, par ailleurs, qu'il peut conduire à de sérieuses conséquences à plus ou moins long terme. Parmi les évènements traumatisants, il y a les violences physiques diverses, les guerres, les catastrophes naturelles, accidentelles ou technologiques ou, enfin, de société. L'Algérie, comme la plupart des pays, n'échappe pas à la règle surtout après les dures années de terrorisme vécues par la population aussi bien dans sa chair que dans sa psyché et le choix fait par les scientifiques de parler de psychotraumatisme en Algérie n'est pas fortuit. C'est donc le thème qui a été choisi pour la 8e rencontre internationale Khaled Benmiloud qui a été organisée en début de semaine au CHU Frantz-Fanon à Blida. Bien que l'absence du Pr Ridouh qui a institué ces journées se fasse sentir, les spécialistes invités ont présenté des communications assez intéressantes et préconisé des solutions inédites pour la prise en charge efficace des psychotraumas. Cette rencontre a rassemblé d'éminents spécialistes de la question comme le Pr Mohamed El Amin Bencharif, président du comité d'organisation du congrès, le Pr Unaiza Niaz, directrice du centre de recherche en clinique psychiatrique et stress de Karachi et membre de la World Psychiatric Association, ainsi que plusieurs spécialistes exerçant dans des établissements psychiatriques. Lors de la présentation des communications, les orateurs ont tenu à rappeler l'importance de la sensibilisation afin de garantir une prise en charge efficace alors que le Pr Mohamed Tedjiza, chef de service psychiatrie de l'hôpital Drid-Hocine, a souligné qu'il «est indispensable que les citoyens en finissent avec l'attitude rétrograde considérant le fait de consulter un psychiatre comme un tabou». Il continua en appelant la société civile à déployer des efforts soutenus afin d'aider les victimes de psycho-traumatisme car, a-t-il rappelé, «la personne atteinte de traumatisme psychique a besoin d'aide, de soutien moral de la part de son environnement immédiat et d'encouragement pour suivre un traitement auprès de spécialistes». Même les enfants ne sont pas épargnés par ces troubles qui surviennent à la suite de blessures physiques ou morales et le nombre très important qui se rendent pour des consultations au niveau du centre de psychiatrie infanto-juvénile du CHU Frantz-Fanon démontre cela. La plupart de ces enfants ont subi des chocs émotionnels à la suite de violences, d'accidents, de maladies, d'agression ou de séparation des parents et leur prise en charge précoce peut leur éviter des complications plus importantes, d'où justement la nécessité d'une sensibilisation ininterrompue pour se rendre chez le psychiatre sans aucune arrière-pensée.