Le syndicat de l'Entreprise publique de transport urbain et suburbain (Etusa) a gelé son mouvement de protestation qu'elle devait observer jeudi devant la direction générale de l'entreprise suite au dialogue initié par le nouveau directeur par intérim pour écouter les préoccupations des travailleurs. Le syndicat avait l'intention d'empêcher le directeur général et ses collaborateurs d'accéder à l'entreprise mais il s'est rétracté après que la direction eut accepté d'ouvrir le dialogue, a précisé le secrétaire général du syndicat de l'Etusa, Kharoubi Mohamed, dans une déclaration. Au terme du point de presse tenu par le syndicat pour annoncer son mouvement de grève, le directeur général par intérim, Rachid Aouzane, a invité les syndicalistes à la table du dialogue. Selon le SG du syndicat, M. Aouzane s'est dit disposé à écouter les préoccupations des travailleurs affirmant lors de l'entretien qui a duré trois heures son «engagement à révoquer les collaborateurs de l'ex-directeur général installés après son arrivée à la tête de l'Etusa». Les syndicalistes ont accordé au directeur général de l'Etusa un délai d'une semaine pour répondre aux préoccupations des travailleurs sachant qu'il a été désigné par le ministère des Transports pour gérer l'entreprise pour une durée de 20 jours en attendant l'installation officielle d'un nouveau responsable de l'entreprise. Selon un responsable chargé de l'organique, Aït-Medjane Kamel, les travailleurs exigent le départ du directeur général de l'Etusa ainsi que le staff technique. Ils revendiquent également la mise en œuvre de la convention collective de 1997 notamment l'article 101 qui stipule que le salaire de base des travailleurs ne peut être inférieur au SMNG estimé à 18 000 DA. Selon Aït Medjane, l'ancien directeur se refusait à tout dialogue avec les travailleurs mais s'est contenté, après le mouvement de grève conduit par les travailleurs en octobre 2012, de mettre en œuvre la prime de panier sur la base d'un salaire de base estimé à 13 000 DA bien qu'ayant signé un accord en janvier dernier portant calcul de la prime en fonction du salaire de base. M. Aït Medjane a relevé des «pratiques illégales» occasionnant des pertes pour l'entreprise dont le ministre des Transports, Amar Tou, a été informé. Une commission d'enquête a été installée à cet effet. La commission d'enquête a révélé «l'utilisation par l'ex-directeur général des fonds de l'entreprise à des fins personnelles» et la disparition de 96 roues de secours, selon le syndicat de l'Etusa.