C'est parce qu'ils ont été témoins d'une époque charnière, qu'une exposition leur est consacrée au Musée National des Beaux-Arts d'Alger. Ils ne sont autres que les artistes peintres et plasticiens algériens qui ont vécu les durs moments du déclenchement de la révolution algérienne. C'est dans une ambiance bon- enfant que l'exposition en question a été étrennée, jeudi soir, à l'occasion de la veille du 5 -Juillet. Le vernissage de l'exposition a coïncidé, également, dans le cadre de la manifestation «La nuit des Musées». «Les peintres algériens et la guerre de libération» comptent des œuvres, émanant de cinquante-sept artistes de générations multiples. En tout, ce ne sont pas moins de soixante-dix tableaux, réalisés entre 1954 et 2013. Chaque artiste a tenté à travers sa propre sensibilité d'immortaliser des moments phares de la lutte de Libération nationale. Les nombreux convives ont pu découvrir des chefs d'œuvres, constitués de tableaux, de sculptures, de gravures et d'illustrations de timbres de la Poste algérienne. L'ensemble de la collection est constitué d'œuvres du fonds du musée ou en provenance d'ateliers d'artistes. Parmi les artistes exposants à l'occasion de cette exposition, citons entre autres Mohammed Khadda, Mohamed Issiakhem, Choukri Mesli, Ismaïl Samson, Djahida Houadef et Farid Benyaa. Certains artistes-peintres ont voulu retracer une large palette d'émotions, des moments forts de la guerre de Libération, à l'exemple de l'appel du 1er Novembre 1954, représenté dans les toiles tourmentées telles que de Zerrati Arezki et de Lazhar Hakkar. Djahida Houadef rend hommage aux moudjahidette, à travers une toile intitulée «Je vis à Hassiba». Dans cette œuvre expressive, le regard est en admiration sur le visage de Hassiba Benbouali . Un autre tabelau mérite une attention particulière celui de Maurice Audin, signé par Mohammed Khadda en 1960. Souhila Belbahar qui peint depuis cinquante ans indique qu'elle peint depuis l'indépendance. Elle a assisté à toutes les fêtes de l'indépendance. Elle a participé à cette exposition à travers des œuvres brossant les premiers cris et les premières rafales du déclenchement de l'indépendance et ce, par des couleurs sombres et émouvantes à la fois. «Nos moudjahidine ont eu la foi et un idéal. Beaucoup sont décédés. Ceux qui sont vivants ont accompli un travail colossal», dit-elle. L'exposition se targue de comporter également des illustrations de timbres postaux réalisées par Issiakhem, Beyounes, de même qu'on retrouve une maquette de sculptures, réalisée en 1963 par Mohamed Louaïl et ce, partir de l'emblème national.