Les habitants du village Imzizou, dans la daïra de Fréha, à l'est de Tizi Ouzou, sont en colère. Ils s'élèvent et dénoncent «l'attitude» de l'imam de leur mosquée qui, il y a de cela quelques jours, a refusé d'officier le rituel des veillées funèbres lors d'un décès survenu au village considérant que c'est contraire à l'islam. Jeudi dernier, ces mêmes villageois, appuyés par de nombreux citoyens des villages avoisinants, se sont rassemblés devant le siège de l'APC de Fréha, chef-lieu de daïra, pour exiger la radiation sinon le départ de cet imam indésirable, un salafiste, pour reprendre un villageois, de leur mosquée pour, «non-respect de nos traditions ancestrales». L'imam en question, selon cette même source, s'emploierait à imposer des pratiques salafistes aux jeunes du village notamment, contraires à l'islam de nos ancêtres. Bien avant cette action de protestation que d'aucun au village d'Imzizou considèrent comme un ultime recours pour se faire entendre par la voie pacifique, les protestataires ont délégué un comité de sages du village pour prendre attache avec cet imam et lui demander de quitter les lieux, la mosquée. Vainement, puisque ce représentant de la Direction des affaires religieuses et des waqfs a refusé. «Je ne partirai pas d'ici», leur aurait-il rétorqué. N'était-ce la sagesse des représentants du village, la situation aurait dégénéré. «On ne se taira pas. Par son comportement et surtout son attitude contraire à l'islam de nos ancêtres, cet imam indésirable doit partir. Il doit être radié par sa tutelle», pestent les protestataires, pas du tout contents de la décision de la direction des affaires religieuses qui vient d'annoncer «la mutation de cet imam». «Au lieu de décider d'une sanction, la radiation, la Direction des affaires religieuses et des waqfs de Tizi Ouzou nous fait cas de sa mutation dans une autre mosquée, comme si rien de grave ne s'était produit», déplorent-ils, irrités, considérant qu'en agissant de la sorte, les responsables du secteur, affichent ainsi leurs «accointances et leur allégeance» à l'extrémisme religieux ou l'islamisme politique. Il y a de cela deux années, en 2011, dans la localité des Aghribs, au nord-est de Tizi Ouzou, un groupe de salafistes avait, vainement, tenté d'imposer un projet de construction d'une mosquée, sans l'accord du comité du village et des autorités locales. Un bras de fer a été alors engagé entre ces salafistes, regroupés autour d'une association religieuse, et le comité du village qui avait opté pour la restauration de l'ancienne mosquée.