Le 8e Festival culturel national de la chanson chaâbi, véritable vivier de jeunes talents de la musique populaire depuis sa création en 2006, s'est ouvert hier, à la salle Ibn Zeydoun, à Alger avec la participation de trente-quatre candidats venus de plusieurs régions d'Algérie concourir. Organisé jusqu'au 26 juillet à la salle Ibn Zeydoun (Alger), à raison de quatre prestations par soirée, le Festival accueillera des interprètes âgés entre 18 et 40 ans, contrairement aux éditions précédentes où aucune limite d'âge n'était imposée pour pouvoir participer à la compétition. Cette édition sera, en outre, dédiée à la mémoire du poète décédé en avril dernier, Mustapha Toumi, auteur du célébrissime Soubhan Allah Ya L'tif immortalisé par El-Hadj M'hamed El-Anka, fondateur du chaâbi. Les wilayas de Médéa, Guelma et Tiaret seront représentées pour la première fois par des candidats, aux habitués venus d'Alger, Tizi Ouzou, Chlef, Sétif, Annaba, Mostaganem, Tipasa, Bouira et Skikda, sélectionnés après les phases éliminatoires. Cette diversité dans la provenance des participants confirme que le chaâbi «n'est plus un genre réservé à la seule ville d'Alger où il est né, mais un patrimoine musical national», pense le directeur artistique du festival Abdelkrim Amimour. Pour lui, cette «dimension nationale» du chaâbi est confirmée, par ailleurs, par la distinction, lors des dernières éditions, de chanteurs comme Mustapha Belahcène et Imane Sahir, originaires respectivement de Relizane et de Blida. Des étoiles montantes sont nées d'un festival formateur Parmi les lauréats révélés par le festival, le chanteur algérois Kamel Aziz, troisième prix lors de la première édition en 2006, connaît un franc succès auprès des amateurs du genre et anime de nombreux spectacles à Alger et ailleurs. Véritable étoile montante du chaâbi, Kamel Aziz confirme d'ailleurs son succès en animant depuis 2011, des fêtes privées avec un des plus grands maîtres de la chanson populaire, Amar Ezzahi. En plus de favoriser l'émergence de jeunes talents, cette 8e édition du Festival consacrera d'ailleurs un volet à la formation artistique des candidats à travers des séances d'entraînement et d'étude de la méthodologie de l'interprétation, du chant, de la musique et de la diction, organisées en marge des soirées musicales. Une «université itinérante» composée des membres du commissariat du festival sera, par ailleurs, organisée après la clôture de la 8e édition, annonce le directeur artistique du festival. Cette université sillonnera des régions du centre, de l'est et de l'ouest de l'Algérie à la rencontre des candidats et des amateurs de chaâbi sur leurs lieux de résidence. Côté animation musicale, le 8e Festival de la chanson chaâbi verra se produire chaque soir sur scène des lauréats de précédentes édition, accompagnés pour la première fois d'un orchestre spécialement formé pour le festival et composé de vingt musiciens. Cette 8e édition honorera également des figures de la chanson chaâbi, comme Boudjemâa El- Ankis, désigné président d'honneur du jury, ou encore Kamel Bourdib qui animera la dernière soirée aux côtés de Mustapha Belahcène.