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Justice à deux vitesses (II)
Publié dans La Nouvelle République le 21 - 07 - 2013

Ainsi, le choix du gouvernement d ́Obama d ́intensifier cette guerre pour placer le Soudan sous contrôle des Etats-Unis s ́inscrivait en droite ligne du programme permanent établi à la fois par les républicains et les démocrates sur les guerres à mener dans le monde.
La déstabilisation du Soudan n'était autre qu'un reflet pur et dur de la guérilla clandestine illégale qui avait été menée au Rwanda (également lancée et armée depuis l ́Ouganda entre octobre 1990 et juillet 1994). Les Forces Armées Rwandaises (appelées alors « Armée Patriotique Rwandaise »), dirigées par le commandant en chef Paul Kagamé, atteignaient ainsi l ́objectif des USA de réaliser un coup d ́état au Rwanda grâce à cette campagne, et le président Paul Kagamé était devenu depuis un interlocuteur privilégié dans le conflit obscur qui a par la suite eu lieu au Darfour, Soudan. Au cours du mandat présidentiel de George Bush, le gouvernement américain faisait partie de l ́appareil des services secrets du gouvernement soudanais. En même temps, d ́autres groupes financiers et politiques américains poussaient à faire accuser le gouvernement soudanais de génocide. Avec le changement de gouvernement aux Etats-Unis et la nomination de hauts responsables par Hillary Clinton qui ont été impliqués dans les opérations secrètes au Rwanda, en Ouganda, au Congo et au Soudan pendant les années Clinton (Bill), la pression s ́était intensifiée pour déstabiliser le gouvernement soudanais, qualifié de régime arabe « terroriste », mais il s ́agit d ́une entité qui opère en dehors du système bancaire US. La précédente opération avait consisté en des actions militaires secrètes où des missiles avaient été lancés par l ́armée américaine contre l ́usine pharmaceutique au Soudan (1998). C ́était un crime de guerre international perpétré par le gouvernement Clinton et auquel avaient participé les hauts responsables récemment au pouvoir. Pourquoi toute cette armada clandestine n'a-t-elle pas été jugée pour crimes de guerre ? Et pourtant, dans cette déstabilisation du Soudan, combien de ces massacres imputables aux forces dirigées par les Américains ont été attribués à Al-Bachir et au gouvernement soudanais ? Qui finançait à l'époque, armait et entraînait les rebelles comme on le voit aujourd'hui en Syrie ? L ́agence américaine pour la destruction du monde. Des rebelles? Des insurgés? Le matraquage de la propagande occidentale a toujours présenté les conflits comme une action unilatérale: une contre-insurrection à objectif génocidaire du gouvernement soudanais (selon les propres termes d ́Eric Reeves) contre les bons samaritains de la communauté des ONG « humani-taires », même logorrhée en Libye et en Syrie ... (A suivre)

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