Après Lyon mercredi, le Real Madrid s'attaque au PSG en amical ce soir en Suède. Un match de gala avec en toile de fond, les retrouvailles entre Paris et Carlo Ancelotti. Un mois quasiment jour pour jour après l'officialisation du départ mouvementé et pour le moins compliqué de Carlo Ancelotti au Real Madrid, le PSG va de nouveau croiser le chemin du technicien italien aujourd'hui à Göteborg. A l'occasion d'un match amical forcément savoureux. «Ce sera un grand match, contre une grande équipe, l'une des meilleures du monde. Quant à Ancelotti, je suis très heureux de le retrouver. C'est quelqu'un qui m'a donné beaucoup de confiance quand je suis arrivé à Paris. Je le remercie pour ça, mais je ne ferai pas de cadeau samedi», a par exemple déclaré Lucas cette semaine. «J'ai été déçu de perdre Carlo Ancelotti car c'est quelqu'un qui m'a fait progresser au Milan et dont je connaissais bien les méthodes», a pour sa part précisé Thiago Silva dans L'Equipe. Toujours le mot qu'il faut pour les médias A Paris, Ancelotti, par sa classe, son expérience, son calme et son sens de l'humour faisait (presque) l'unanimité. Ce n'est pas forcément encore le cas à Madrid. Mais en quelques semaines, l'ancien entraîneur du PSG a su se faire adopter. Après une saison noire marquée par la perte du titre de champion avec un vestiaire divisé et un José Mourinho toujours plus théâtral et agaçant, son arrivée a amené un vent de fraîcheur au-dessus de la capitale espagnole. Une véritable rupture. Et la séduction semble avoir déjà opéré. Auprès des médias tout d'abord qui redécouvre avec Ancelotti un entraîneur subtil et bon client. Samedi dernier, en conférence de presse, «Carletto» a ainsi provoqué l'hilarité de l'assemblée. La raison ? Sa répartie après une interminable question posée en anglais : «En ce moment, j'étudie l'espagnol, mais je n'ai rien compris à votre anglais.» Özil : «Ancelotti sait ce qu'il veut» Auprès des joueurs également à en juger les commentaires de Mesut Özil à son sujet : «Mes impressions sont positives. Avec lui, nous nous entraînons bien et nous sommes très heureux, a déclaré l'international allemand cette semaine. Ancelotti sait ce qu'il veut. Il a les idées claires et nous nous adaptons. Il a les joueurs pour son système. Notre jeu peut être plus rapide et on peut davantage tenir le ballon. Ancelotti va nous aider à nous améliorer». Ce fameux système, les supporters parisiens en ont eu une brève expérience. Fidèle à ses idées, Ancelotti a en effet décidé de remettre au goût du jour son 4-3-2-1, également appelé sapin de Nöel en raison de sa forme pyramidale. Cette tactique, utilisée lors de ses dernières années au Milan AC, n'avait, rappelons-le, guère convaincu à Paris. Trop frileuse, elle avait rapidement disparu au profit du traditionnel 4-4-2. Avec la réussite que tout le monde connaît et un titre de champion de France à la clé. Le sapin de Noël n'a pas convaincu contre Lyon Pas de quoi inciter l'entraîneur italien à renier ses principes. Obstiné, Ancelotti semble bien décidé à relancer ce schéma et ainsi imprimer sa patte sur ce Real Madrid 2013-2014. Contre Lyon à Gerland mercredi (2-2), les Merengue se sont présentés dans cette configuration d'arbre de Noël. Mais les Lyonnais ne leur ont fait aucun cadeau. L'échec fut cuisant. Le fiasco tout proche avec des Madrilènes sans repères et quelque peu désorientés, certains joueurs comme Di Maria ou encore Isco, placés en milieu de terrain relayeurs, évoluant à contre-emploi. Ancelotti a même testé Cristiano Ronaldo seul en pointe après la sortie de Karim Benzema à la mi-temps. Sans grande réussite. Dans cette période de préparation propice aux expérimentations, Ancelotti tâtonne, multiplie les essais. Quitte même à terminer une rencontre comme celle de mercredi avec 8 joueurs issus de la Castilla. Pour, ainsi, donner sa chance à tout le monde. «Ancelotti veut mettre en place un système différent. Nous allons travailler dur pour que cela fonctionne», note Özil, lui-même utilisé contre Lyon dans un rôle d'ailier droit qui n'est guère le sien : «J'ai déjà joué dans cette position par le passé mais ce n'est pas mon poste préféré. Je suis un meneur de jeu. C'est l'entraîneur qui décide et le plus important est le jeu que l'équipe développe». Et il faudra du temps, assurément, pour que tous les joueurs assimilent les idées du coach italien. Ancelotti l'a assuré lors de sa présentation à la presse fin juin, le Real Madrid se devra de «jouer un football offensif et spectaculaire». Avec, évidemment, des titres à la clé. Seul moyen pour lui de véritablement séduire des socios du Real, quelque peu dubitatifs lorsque son nom est apparu en pole pour succéder à Mourinho. L'unanimité, incomplète à Paris en raison d'un bilan mitigé et d'un style de jeu sans éclat, est à ce prix.