Des partisans des Frères musulmans ont renoncé lundi à marcher sur le QG des renseignements militaires égyptiens au Caire, théâtre de violences qui ont fait 80 morts samedi, alors que la chef de la diplomatie européenne tente de jouer les médiateurs. Le cortège, constitué de plusieurs milliers de personnes selon un journaliste de Reuters présent sur place, était parti de la mosquée Rabaa al Adaouia, dans le nord-est du Caire, où les partisans de Mohamed Morsi observent un sit-in de protestation depuis le 3 juillet, jour de la destitution du président issu des Frères musulmans. Environ 80 personnes ont été tuées samedi à l'aube près de ce lieu de rassemblement, a annoncé lundi le ministre de l'Intérieur, révoyant à la hausse le bilan précédent de 72 victimes. Les manifestants ont rebroussé chemin par la suite, après une mise en garde de l'armée leur enjoignant de rester à l'écart des installations stratégiques. L'armée, disant être au courant du projet de manifestation, avait diffusé un communiqué en exhortant les manifestants à «ne pas s'approcher des installations militaires en général et du siège des renseignements militaires en particulier». Le QG des renseignements est à plusieurs kilomètres de Rabaa al Adaouia. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, doit rencontrer lundi au Caire le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al Sissi, qui a piloté la destitution de Mohamed Morsi, le président par intérim Adli Mansour, ainsi que des responsables du Parti de la liberté et de la justice (PLJ, branche politique des Frères musulmans). Elle a déclaré qu'elle plaiderait «pour un processus de transition totalement ouvert, intégrant tous les partis politiques, y compris les Frères musulmans». L'Union européenne est le premier donateur en matière d'aide civile.