Les travailleurs de la poste poursuivent leur grève pour dénoncer la politique de l'inaction pour répondre à la liste des revendications soumises à la tutelle d'il y a près de neuf mois. Le taux de réponse à la grève ouverte a atteint plus de 75% à l'échelle nationale. Plus de 200 travailleurs ont protesté devant le siège de la Grande-Poste à Alger, pour demander au ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication à reconsidérer la plateforme des revendications soumises depuis plus de neuf mois, accuser la politique d'exercice de la marginalisation de leur dossier et de l'indifférence et négligence de leurs doléances. Plusieurs bureaux de poste à l'échelle nationale ont rejoint la grève initiée par les travailleurs de la Grande-Poste, où le taux de participation a dépassé les 90%, sans parler de celui des wilayas de l'Est du pays qui a atteint 80%. En outre, les grévistes ont dénoncé la politique d'exploitation à laquelle ils ont été soumis au cours du mois de Ramadhan par l'entreprise d'Algérie-Poste, indiquant qu'ils ont travaillé jour et nuit sans arrêt et sans avoir bénéficié des journées de récupération ou d'un bonus, tout en accusant le directeur général de la Poste et de l'information et de la communication, Mohand Laïd Mahloul, du refus de règlement de leur statut et de l'indifférence affichée, soulignant la nécessité de l'incarnation réelle de toutes les revendications classées sans exception, à savoir: l'obtention de la prime avec effet rétroactif de 2008, la reconsidération du statut, et bénéficier des bénéfices annuels réalisés par la société. A l'heure actuelle, la tutelle semble menacée d'une grève ouverte en cas de non-respect des doléances des travailleurs. Pour appeler au respect des engagements du ministère Le «non respect» des promesses faites par la tutelle pour améliorer leurs conditions socioprofessionnelles est vivement dénoté par les postiers. En grève depuis mercredi dernier, les protestataires ont appelé le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication à respecter les engagements qu'il avait pris lors du débrayage observé par les postiers le 14 janvier dernier. «Lors de la grève de janvier, le ministre s'était déplacé en personne à la Grande-Poste pour nous parler (...) il nous avait promis de prendre toutes les mesures nécessaires à la prise en charge de nos revendications légitimes», a indiqué un des protestataires. Les grévistes, venus de plusieurs régions du pays, se sont dits «étonnés» de voir la promesse du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, consistant à appliquer la nouvelle grille des salaires, avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008, «rester lettre morte». «Au jour d'aujourd'hui nous n'avons reçu aucune majoration», ont-ils déploré, dénonçant, au passage, «la mauvaise gestion d'Algérie- Poste». La grève déclenchée mercredi par les employés des postes, qui se sont démarqués de leur syndicat (affilié à l'Union générale des travailleurs algériens -UGTA), a suscité un vif mécontentement chez de nombreux clients d'Algérie-Poste qui refusent d' «être pénalisés». Des représentants des grévistes ont, toutefois, précisé que le travail pourrait reprendre durant deux jours afin de permettre aux clients d'effectuer des retraits d'argent, notamment les retraités. La plateforme de revendications des postiers porte notamment sur la permanisation des contractuels, l'application de la nouvelle grille des salaires et la révision de la convention collective. Un service minimum est assuré dans plusieurs bureaux de poste par des cadres afin de «satisfaire au mieux les attentes des clients». La direction générale d'Algérie-Poste s'est contentée d'annoncer la tenue prochaine d'une conférence de presse sans préciser la date.