Au moment où les Etats-Unis d'Amérique et la France menacent de mener des frappes militaires contre la Syrie, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Canada, le Norvège et plusieurs autres pays ont indiqué qu'ils ne participeraient pas à cette opération. La défection de la Grande-Bretagne a «faussé les comptes» de Barack Obama et de François Hollande, qui se sont retrouvés seuls, non seulement face à la Syrie mais également devant l'opinion internationale. Tout a commencé par le rejet de la motion de David Cameron sur une intervention militaire en Syrie par la Chambre des communes. Le Premier ministre britannique promet de ne pas passer outre cet avis. Le Parlement britannique a rejeté la motion par 285 voix contre 272. Un écart de 13 voix qui représente une véritable surprise d'autant que devant les résistances, la première version de ce texte avait été édulcorée. Les parlementaires britanniques n'ont pas voulu revoir le scénario irakien se répéter en Syrie. Agacé par cette décision, le Premier ministre britannique s'est engagé devant la presse à respecter le vote du Parlement. Quelques minutes plus tard, c'est le secrétaire britannique à la Défense qui a indiqué définitivement que la Grande-Bretagne ne participera pas à une éventuelle action militaire contre la Syrie. La Russie a salué hier le rejet par le Parlement britannique d'une intervention militaire en Syrie et estimé qu'une telle éventualité porterait un «coup sérieux» à l'ordre mondial basé sur le rôle central des Nations unies. «De telles actions, outrepassant le Conseil de sécurité de l'ONU, si elles ont lieu bien sûr, porteraient gravement atteinte au système basé sur le rôle central des Nations Unies et un sérieux coup à l'ordre mondial», a déclaré à des journalistes le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov De son côté le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a exclu une participation allemande à une intervention militaire en Syrie. «On ne nous a pas demandé» une telle participation et «nous ne l'envisageons pas», a-t-il déclaré. La Norvège et plusieurs autres pays ont également fait de même, indiquant qu'ils ne participeraient pas une opération militaire contre la Syrie. Face à ce coup de tonnerre, les Etats-Unis d'Amérique et la France se voient esseulés et embarrassés et continuent toujours de rechercher une coalition pour des frappes contre la Syrie. Ce n'est pas uniquement le retrait de la Grande-Bretagne et du refus des autres pays qui embarrassent Obama et François Hollande. Ces deux derniers devraient se justifier et convaincre et leurs peuples et l'opinion internationale. Selon un dernier sondage, 91% des Américains s'opposent à une intervention militaire en Syrie. Hier, le président des Etats-Unis Barack Obama consultait son équipe de sécurité nationale sur le dossier syrien, a annoncé un haut responsable de son administration. «Ce matin, le président rencontre le Conseil de sécurité nationale pour discuter de l'utilisation d'armes chimiques par le régime Assad le 21 août», a précisé ce responsable s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Des manifestations ont éclaté à New-York dénonçant le recours à la force contre un pays souverain. Il est de même en France où des manifestations ont été organisées, mandant au gouvernement de François Hollande de renoncer à une telle opération. Sur les réseaux sociaux, des milliers d'internautes s'opposent à des frappes militaires contre la Syrie. Sur certains journaux électroniques et blogs, les internautes accusent directement certains pays d'avoir eux-mêmes tirés sur des civils syriens à l'aide du gaz chimiques dans le but de justifier une intervention militaire contre le régime Syrien. Même l'ex- chef de la coalition de l'opposition et certains responsables de l'opposition refusent une intervention militaire. Ces deniers ont indiqué que toute intervention militaire enflammera toute la région.