Le rapport des experts de l'ONU, attendu lundi 16 septembre, «va conclure de manière accablante» à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, a avancé vendredi 13 septembre, Ban Ki-moon. Sans attribuer directement la responsabilité de cette utilisation au président syrien, le secrétaire général de l'ONU a accusé Bachar Al-Assad d'avoir «commis de nombreux crimes contre l'humanité». Il s'est aussi dit «persuadé que les responsables rendraient des comptes quand tout cela sera fini». C'est la première fois qu'un haut responsable de l'Organisation des Nations unies porte publiquement des accusations aussi graves contre le chef de l'Etat syrien. De tels crimes sont passibles de la Cour pénale internationale (CPI), qui n'a jamais pu être saisie dans le dossier syrien en raison de l'opposition de la Russie, fidèle allié de Damas. Le rapport des experts de l'ONU qui ont enquêté en Syrie sur les accusations de massacre à l'arme chimique le 21 août près de Damas est attendu lundi. Leur mandat ne prévoit pas qu'ils désignent les responsables de l'utilisation de ces armes. Ils doivent simplement déterminer si elles ont été utilisées et si oui ,dans quelles circonstances, à partir d'indices matériels (échantillons biologiques ou de sol, fragments de projectiles) et de témoignages de victimes ou de médecins. M. Ban a prévu de présenter ce rapport, qu'il n'avait pas encore reçu, au Conseil de sécurité lundi en fin de matinée. Depuis le retour de Syrie des enquêteurs de l'ONU, à la fin d'août, M. Ban s'est entretenu avec leur chef, le Suédois Aake Sellström, et avec la haute commissaire de l'ONU pour le désarmement, Angela Kane, qui lui ont fait un premier compte rendu. Les échantillons recueillis par les enquêteurs ont été transmis pour analyse à quatre laboratoires, en Allemagne, en Suède, en Finlande et en Suisse. Par ailleurs, les négociations américano-russes de Genève sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien en sont à un «point crucial» et devaient se poursuivront hier. Les deux délégations «s'approchent d'un accord» sur la taille de cet arsenal, a précisé un représentant des Etats-Unis sur place. Selon des diplomates à l'ONU, même si le rapport, très technique, ne désigne pas nommément les coupables, les très nombreux indices recueillis sur le terrain peuvent permettre de s'en faire une idée, en particulier à partir des fragments de roquettes ayant servi de vecteurs et de la composition précise des produits toxiques utilisés.