Ce n'est jamais le moment de démocratiser. C'est ce qui a été à maintes fois dit et répété. C'était l'ennemi israélien qui avait servi d'alibi pour ne pas aller vers la démocratie. L'islamisme et le terrorisme ont ensuite remplacé l'ennemi israélien comme alibi pour ne pas aller vers la démocratie. Qui ne voudrait pas d'élections propres, du droit à une véritable alternance, une opposition libre, indépendante et organisée ? Une question devrait se poser. Y a-t-il des peuples qui sont incompatibles avec la démocratie ? Quand on parle de parodie de démocratie, on pense immédiatement aux pays africains et au monde musulman, pas seulement au monde arabe. Elle ne devrait qu'être tout de même fausse la thèse selon laquelle il y a des pays arabes, et musulmans notamment, qui ne voudraient pas vivre en démocratie ou soient inaptes, inadaptés et même inadaptables. Il y en a qui disent que les populations n'y sont pas préparées, alors même la société avait été majoritairement maintenue à une distance des débats éveilleurs de conscience. L'indépendance de la justice, la promotion des libertés et du respect des droits de l'Homme ? A qui appartient-il de préparer les populations à aller vers la démocratie ? Nous courons depuis très longtemps ou plutôt depuis trop longtemps après la démocratie sans que le contenu soit explicité pour que chacun sache où il en est et où il voudrait bien aller. Il est fort probable qu'il n'y a pas une même vision développée par ceux qui s'en revendiquent. Le président de la République avait bien dit, lors de son discours d'investiture, que nous poursuivons la voie qui devrait être en conformité à nos valeurs. Bien entendu, des précisions ne sont pas venues de la part de l‘alliance pour nous expliquer ce que le Président avait voulu dire. S'il ne s'agit pas d'un modèle de démocratie version occidentale que devraient adopter tous les pays arabes, il reste tout de même à expliciter le modèle de démocratie qui serait conforme à nos valeurs.