Loucif M'Ebarka dit Taytoma, comme beaucoup d'autres Algériennes, a donné sa vie pour que vive l'Algérie libre et indépendante. Pour rendre hommage a cette grande dame, on est allé rencontrer sa sœur Yamina, avocate installée à Aïn Beida afin d'en savoir plus sur cette femme d'exception que fut Taytoma. Née le 23 septembre 1939 à Aïn Beida, Taytoma a entamé ses études primaires dans les deux langues, le français à l'école des filles d'Aïn Beida (ex-Flous) et en arabe à la medersa, avant de partir à Constantine chez des cousins, toujours dans le but de poursuivre ses études. Il faut dire que ses cousins, les Spigas, sont d'origine européenne, mais ce sont convertis à l'Islam depuis longtemps déjà. Il ne faut pas omettre de mentionner que l'armée coloniale a tué un certain nombre d'entre eux comme elle a brûlé leur ferme, El Baaraouia, située près de la commune d'El Khroub, dans la wilaya de Constantine. Taytoma a rejoint le maquis à l'âge de 17 ans à Oum Tob en qualité de soignante, guide et écrivaine. Ses compagnons d'arme l'avaient surnommée El DJamhouria. Entre autres, le commandant Boudjeriou Messaoud, responsable de la zone 5 et membre du commandement de la Wilaya 2 historique, Bachir Spiga, Hidoussi Mustapha. Elle est tombée au champ d'honneur le 28 avril 1961 alors qu'elle n'était âgée que de 22 ans. C'était lors d'un violent accrochage qui avait opposé son détachement, dirigé par le commandant Boudjeriou Messaoud, aux forces de l'armée coloniale dans la région d'Oum-Tob. Son corps est enterré au carré des martyrs d'Aïn-Beida, aux côtés de celle de Hihi Meki, le martyr le plus connu de la région.