L'Iran sera jugé sur ses actions, pas sur des mots, a promis jeudi à Tokyo le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui «assure au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu» que les Etats-Unis ne prenaient pas les ouvertures iraniennes pour argent comptant. «Le président (Barack Obama) et moi-même avons dit que ce ne sont pas des mots qui feront la différence, ce sont des actes», a affirmé le chef de la diplomatie américaine après le scepticisme manifesté par M. Netanyahu face aux signes d'ouverture envoyés par le nouveau président iranien Hassan Rohani. «J'assure le Premier ministre Netanyahu et le peuple israélien que rien de ce que nous faisons n'est basé sur la confiance» avec Téhéran, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à laquelle il participait avec le chef du Pentagone Chuck Hagel et leurs homologues japonais. Face aux signes de détente entre Washington et Téhéran sans précédent depuis l'instauration de la République islamique, Benjamin Netanuahu a menacé qu'Israël agisse «seul» pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. «Israël ne laissera pas l'Iran obtenir des armes nucléaires. Si Israël est obligé d'agir seul, il agira seul», a-t-il martelé devant l'assemblée générale de l'ONU, dans un discours sans concession dénoncé par l'Iran comme «provocateur et belliqueux». Depuis Tokyo le chef de la diplomatie américaine s'est efforcé de rassurer Israël en réaffirmant l'engagement américain envers la sécurité de l'Etat hébreu qui «reste primordiale». «Que ce soit clair: quand il s'agit de la sécurité d'Israël, rien ne pourra s'immiscer dans la relation entre les Etats-Unis et Israël», a-t-il plaidé. La semaine dernière, l'Iran a accepté de reprendre les négociations sur son programme nucléaire, les chefs de la diplomatie des deux pays, John Kerry et Mohammad Javad Zarif, se sont rencontrés et un coup de téléphone historique a eu lieu entre MM. Obama et Rohani. Pour John Kerry, «le test» au cours des prochaines semaines et des prochains mois, «pas une longue période de temps», sera de déterminer si les bonnes intentions manifestées par le président iranien sont suivies d'actions concrètes pour rassurer les Occidentaux sur la nature de son programme nucléaire. Ces derniers soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire alors que Téhéran maintient que son programme nucléaire n'a que des visées civiles. «Nous allons regarder cela très, très attentivement», a ajouté M. Kerry pour qui «la question est de savoir s'il y a la volonté chez toutes les parties» de trouver un terrain d'entente. Le chef de la diplomatie américaine a cependant salué les initiatives du président Hassan Rohani «auquel il faut donner crédit d'avoir tendu la main», tout en se disant conscient que l'attitude du nouveau dirigeant iranien ne faisait pas l'unanimité dans son pays. Le président iranien a promis d'engager un dialogue constructif avec la communauté internationale et de faire preuve de plus de transparence sur les activités nucléaires iraniennes. M. Kerry se trouvait à Tokyo avec son collègue de la Défense Chuck Hagel pour participer à une réunion dite «2+2» sur l'évolution de l'alliance militaire avec le Japon avec leurs homologues respectifs Fumio Kishida et Itsunori Onodera.