La Coupe du monde 2022 au Qatar poursuit son feuilleton, mis en scène en 2010, un scénario presque sans titre, tant qu'il est vrai plusieurs sujets se mêlent, bousculent et suscitent polémiques et accusations de corruption. Le comité exécutif de la Fifa, composé de vingt-sept membres s'est penché les 3 et 4 octobre à Zurich (Suisse) sur cette épineuse question. Au terme de ses travaux et face aux médias, Blatter n'a pas réussi à «dribbler» la question relative aux conditions de travail des ouvriers immigrés engagés sur les chantiers en cours au Qatar. La preuve pour tenter une sortie royale, il utilisera la porte de secours devant les médias. Il se contentera de dire «il y a eu une grande discussion à ce propos. La Fifa a reçu une lettre du comité d'organisation de la Coupe du monde 2022, ainsi que les doléances d'associations comme Greenpeace ou Amnesty International», a-t-il ajouté. «Les conditions de travail au Qatar ne sont pas la responsabilité première de la Fifa... Nous regrettons ce qui se passe sur les constructions engagées pour la Coupe du monde 2022, mais pas seulement sur ce chantier. Le comité exécutif m'a demandé d'aller faire une visite au Qatar prochainement. Une visite de courtoisie, mais je dirai deux mots sur cette question. «Que pèseront ces deux mots sur la balance qatarienne ? Absolument rien, tout le monde le sait. C'est un sujet qui garde toute sa forme, ses secrets et ses formules sans qu'aucun autre discours ne réussisse à refroidir les engagements des uns et le silence des autres. La messe est dite lors des travaux du Comité exécutif de la Fifa qui ont pris fin vendredi 4 octobre, Sepp Blatter a rassuré les Qataris, «la Coupe du monde 2022 se disputera bien au Qatar». Ce qui conforte ce pays organisateur dans sa méthode de travail. D'ailleurs, s'agissant de la saison prévue pour le programme des rencontres, celle-ci ferait l'objet d'une discussion sans pour autant remettre en cause sa promesse de 2010 en l'occurrence, «pas question de disputer la Coupe du monde en juin et en juillet quand les températures peuvent atteindre 50°C. «Mais jouer en hiver, cela impliquerait une modification très importante du calendrier international, sur au moins trois saisons», explique une source proche de la Fifa. Les références ou les archives de ce dossier nous font rappeler à notre bonne conscience qu'en Europe, cette éventualité rencontre déjà une opposition farouche, notamment au Royaume-Uni, mais également en Australie et aux Etats-Unis, qui se considèrent comme les deux grands perdants du vote du 2 décembre 2010 ayant attribué le Mondial-2022 au Qatar. «Or, le pays organisateur, veut absolument jouer l'été. Et pour que l'on joue l'hiver, il faut d'abord que le pays hôte en fasse la demande», rappelle-t-on à la Fifa. «Aucune décision n'a été prise à l'occasion du Comité exécutif de cette semaine sur un passage à l'hiver. Pourquoi ? Un journaliste s'interroge sur les faits qui crachent leur salive, en l'occurrence les questions de corruption qui continuent de planer sur cette Coupe du monde, l'on a encore à l'esprit l'enquête du Sunday Times publiée en 2011. Elle n'était pas encore publiée qu'elle faisait déjà scandale. Ce fut un député britannique qui en a révélé la teneur. Selon l'hebdomadaire, «plusieurs membres de la Fifa, dont le Camerounais Issa Hayatou, président de la CAF, et l'Ivoirien Jacques Anouma, auraient monnayé leurs votes lors du choix de l'organisateur du Mondial-2022». Les faits se suivent et se complètent. Sur le site de l'instance du football africain «Hayatou indiquait que le Comité de candidature Qatar 2022 avait formulé dans le cadre de sa campagne, une offre pour sponsoriser l'Assemblée générale de la CAF à hauteur de 1,8 million dollars. En échange, le Qatar a ainsi obtenu le droit exclusif de s'adresser à l'Assemblée générale et de présenter sa candidature. «L'opération a été approuvée par le comité exécutif de la CAF lors de sa réunion le 8 janvier 2010 à Luanda, en Angola, et concrétisée par la signature d'un contrat entre les deux parties». En attendant, que fera Blatter ? cédera-t-il ? changera-t-il ? Face à cette polémique de plus en plus féroce, le comité exécutif a décidé de lancer une grande consultation auprès de tous les acteurs engagés dans l'événement. Les joueurs, clubs, ligues, fédérations, confédérations et la Fifa, mais également les partenaires économiques, comme les médias, télévisions et le marketing seront consultés car nous devons tenir compte des obligations que nous avons vis-à-vis de ces partenaires.