Dans un entretien accordé à la chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Benmeradi, a confirmé que la prochaine tripartite qui se déroulera avant la fin de cette année ou au début de l'année prochaine et qui sera consacrée au volet social, examinera la question de la révision de l'article 87 du code du travail. Il s'agit d'une réécriture de cet article et non pas de son abrogation. D'ailleurs, a fait remarquer le ministre, il n'y a pas eu une demande d'abrogation de cet article, mais une demande de sa réécriture de manière à exclure de la composition du SNMG (salaire national minimum garanti), un certain nombre d'indemnités qui effectivement, à la demande du partenaire social, ne devraient pas y figurer, comme l'indemnité de l'expérience professionnelle qu'il est tout à fait aberrant d'inclure dans le salaire de base, a-t-il souligné. Il estime que les conditions actuellement sont relativement meilleures, notamment pour le tissu économique, pour supporter le «choc» d'une révision, a-t-il fait remarquer. C'est une question qui est à même d'être tranchée. Mohamed Benmeradi a réglé son compte à des idées reçues qui finissent par être répétées quasiment «par habitude» et admises par ceux qui ne daignent pas faire l'effort de vérifier les ragots qui se racontent. Il en est ainsi du remboursement des crédits accordés dans le cadre des dispositifs d'aide à la création d'emplois. Les taux de remboursement des crédits octroyés aux promoteurs à l'échéance d'hier, pour la création d'activités est de 63% pour le dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) et de 52% pour celui de la Caisse nationale d'assurance au chômage (Cnac). Il est faux, affirme le ministre, de dire que les remboursements ne sont pas effectués. Quant à ce qui n'est pas remboursé, il est traité par le mécanisme de garantie mis en place qui permet d'indemniser les banques ou le Trésor public. Idem pour le taux de chômage qui a incontestablement baissé, selon le ministre, à 9,3% en 2013. Il rappelle que quatre millions d'emplois ont été créés depuis 2008 à ce jour. 270 000 activités qui ont été créées dans le cadre des micro-entreprises, dit-il. Il précise que 834 000 autres emplois ont été créés dans le cadre des placements et trois millions d'emplois dans le cadre de l'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) depuis cinq ans. Un dispositif permet de renouveler les emplois créés par le DAIP. Le taux de mortalité des entreprises créées dans ce cadre est relativement faible, estime le ministre. Il a fait observer que ce qui a été fait depuis 2008 en matière de plan de l'emploi n'a jamais imposé des recrutements forcés aux entreprises économiques. L'Etat aide à la création d'emplois par des dispositifs d'accompagnement et des incitations fiscales et parafiscales. Le ministre a fait remarquer qu'il y a une forte revendication chez les jeunes qui veulent travailler dans les administrations, considérant que c'est là, que se trouvent les emplois pérennes. A propos du projet de révision du code du travail, il a fait savoir que le gouvernement et les partenaires sociaux ne sont pas arrivés à un consensus sur certaines dispositions de fond du code du travail, relatif notamment à la question de la durée du contrat de travail. Il évoque la durée des contrats de travail et fait remarquer que tous les pays du monde révisent leur législation du travail pour rendre le marché du travail plus flexible. Il estime que les syndicats des pays occidentaux se sont cassés les dents sur la question du CDD (contrat à durée déterminée).