Hassiba Boulmerka est entrée au panthéon de la gloire du sport algérien, en décrochant aux jeux olympiques de Barcelone (Espagne-1992), la première médaille d'or olympique de l'Algérie indépendante. L'Algérie peut se vanter d'avoir enfanté une championne de la trempe de Hassiba, médaillée d'or au 1 500 m des JO-1992, qui a réussi en outre, à monter à deux reprises sur la première marche du podium, lors de la coupe du monde d'athlétisme en 1994 à Londres et une année plus tard aux Mondiaux de Goteborg, sur la même distance (1 500 m). Ainsi, la spécialiste des courses de demi-fond (800 m et 1 500 m), née le 10 juillet 1968 à Constantine, a montré la voie aux autres sportifs algériens. En 1986, à 18 ans, elle découvre les compétitions internationales lors des championnats du monde de cross-country, terminant à la 80e place. Deux ans plus tard, elle obtient ses premiers résultats internationaux lors des championnats d'Afrique 1988 où elle a remporté la médaille d'or. Elle est de nouveau couronnée lors des championnats d'Afrique 1989. Elle termine sa saison avec une septième place lors de la Coupe du monde des nations disputée à Barcelone. En 1991, elle se positionne parmi les meilleures spécialiste mondiales avec une victoire lors du Golden Gala de Rome, avant de réaliser un exploit aux Mondiaux de Tokyo, en remportant le titre mondial sur la distance de 1 500 m après une course surprenante : elle avait rejoint la tête dans le dernier tour pour devancer la coureuse de l'ex-URSS Tatyana Dorovskykh, qui a remporté le 3 000 m durant ces mêmes championnats. Lors de ce rendez-vous mondial, le même jour, l'autre ténor de l'athlétisme algérien, Noureddine Morceli remporte également son premier titre mondial, sur la même épreuve du 1 500 m. «C'était une journée très particulière, pas seulement pour moi, mais aussi pour mon pays. tous les regards était rivés sur noureddine morceli. Personne n'attendait ma victoire. Les gens pensaient que mon niveau ne dépassait pas celui du championnat d'Afrique. Et ce jour là, j'ai marqué le sport algérien en obtenant la première médaille d'or de son histoire», a déclaré Boulmerka en évoquant son souvenir qu'elle gardait de son titre mondial. La victoire de Boulmerka a été plus que symbolique. Elle est, en effet, la première algérienne et arabe à devenir championne du monde d'athlétisme, et de surcroît sa victoire a été réalisée au moment où l'Algérie vivait l'époque de l'étape la plus sombre de son histoire. Sa victoire est beaucoup appréciée en Algérie. Son tour d'honneur enveloppé du drapeau national a flatté le sentiment patriotique de tous les Algériens, une image qui reste gravée dans la mémoire de tous. JO-1992 : l'apothéose En 1992, lors de la finale du 1 500 m aux JO de Barcelone, qui a été menée sur un rythme rapide par la représentante de la Communauté des Etats indépendants (CEI) Lyudmila Rogachova, Boulmerka, qui est restée dans son sillage, la dépasse dans les derniers 200 mètres. Elle vient d'apporter à l'Algérie, la première médaille d'or olympique de son histoire. «Ma victoire à Barcelone a constitué un déclic pour un pays qui traversait une période difficile», se souvient-elle. La présence de ce «petit bout» de femme sur la piste avec son drapeau et son slogan de «l'Algérie qui gagne» a motivé tout un peuple. Au Mondiaux de Stuttgart 1993, Hassiba se présente avec deux orteils dont les ongles sont tombés. C'est avec des chaussures percées pour ne pas risquer la surinfection qu'elle concourt. Malgré cette blessure, elle a réussi à décrocher la médaille de bronze. Elle retrouve la plus haute marche du podium mondial la saison suivante, en s'adjugeant la médaille d'or lors de la Coupe du monde des nations de Londres 1994. De nouveau, comme en 1992, sa préparation pour les mondiaux de Goteborg de 1995 n'était pas idéale. Elle termine la finale avec son meilleur temps de la saison. Sa victoire, la seule de la saison, lui offre son second titre mondial. En 1996, Hassiba s'est rendu aux JO d'Atlanta avec l'espoir de défendre son titre olympique. Cependant, lors de sa demi-finale, elle s'est retrouvée au dernier tour de la course privée d'une chaussure puis quitte la piste et termine non qualifiée avec une entorse à la cheville. En 1998, Boulmerka a décidé de mettre un terme à sa carrière de sportive. Elle a occupé pendant une période, un poste au sein de la commission des athlètes du Comité international olympique, avant de se reverser dans le monde des affaires. Côté distinction, Boulmerka a reçu le Prix Prince des Asturies en 1995, le 1er Panthéon de la Gloire du sport en Afrique, en 2007. Elle a été également décorée en 1991 de l'ordre du mérite national en Algérie par l'ex-président, le défunt Chadli Bendjedid.