Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, a annoncé que la rentrée universitaire de cette année est en train de s'effectuer le plus normalement du monde, à l'exception, dit-il, de quelques grandes villes universitaires qui connaissent de gros problèmes d'infrastructures et d'encadrement. Le ministre a informé que le système d'inscription et le système d'organisation de la rentrée sont assez bien rodés. Il y a eu, fait-il remarquer, un petit recul dans le nombre de bacheliers cette année – 192 000 bacheliers, alors qu'on s'attendait à plus, précise-t-il – ce qui a facilité, selon lui, la rentrée. M. Mebarki estime que la rentrée s'est déroulée globalement dans de bonnes conditions, grâce, a-t-il dit, aux efforts consentis par l'Etat pour améliorer les conditions d'accueil des étudiants. En mathématiques et en sciences exactes, d'une façon plus large, le nombre de bacheliers est un peu faible par rapport aux autres filières à caractère scientifique et technologique qui accueillent moins de monde. C'est un problème qu'il faut peut-être revoir, conclut-il. Toutefois ce recul, fait-il observer, est quelque chose d'universel mais les solutions existent, souligne-t-il, et il faut commencer à y réfléchir. Il estime que le passage du moyen vers le lycée, est fondamentale pour essayer de trouver des équilibres entre toutes les filières déjà au niveau des lycées. Au niveau de l'université, dans les différents quotas réservés aux différentes filières, il faut encourager, à travers la circulaire qui organise les inscriptions les filières à caractère scientifique et technologique, dit-il. C'est ce qui va se faire la prochaine année universitaire 2014-2015. A propos du système LMD (licence-master-doctorat) qui est une formule qui a commencé il y a dix ans puis généralisée en 2008, il est appelé à être amélioré, mais ne sera pas abandonné, a affirmé le ministre qui reconnaît l'existence de dysfonctionnements dans l'application de ce système. A chaque fois, dit-il, qu'il y a un dysfonctionnement, il doit être corrigé dans la concertation. Il faut évaluer au fur et à mesure ce système pour le rendre plus dynamique, plus souple et l'amener à répondre aux objectifs pour lesquels il a été adopté, a-t-il expliqué. Il rappelle que ce système est universel, il est pratiqué dans beaucoup de pays, fait-il remarquer. Concernant l'adéquation des diplômés de l'université algérienne avec les besoins de l'économie du pays, le ministre a assuré que ces diplômes ne posent aucun problème de reconnaissance, soulignant, toutefois, la nécessité d'améliorer la qualité de l'enseignement pour réhabiliter l'université algérienne. Le ministre a remis en cause les classements défavorables qui placent les universités algériennes aux dernières places. Il rappelle que la présence de plus de 1,3 million d'étudiants, constitue la démocratisation de l'université. Pour M. Mebarki, les universités doivent créer des filières et spécialités d'excellence à caractère national, devant permettre à l'université algérienne de jouer pleinement son rôle dans la formation et l'émergence d'une élite d'avenir. Il faut, insiste-t-il, faire participer les enseignants, à travers leurs comités pédagogiques et conseils scientifiques, à toute décision concernant l'avenir de l'université algérienne, dans le cadre de la décentralisation.