Longtemps décriée, l'incinération des déchets hospitaliers continue d'être utilisée en Algérie, en dépit des appels incessants des professionnels de la santé qui tirent depuis quelques années la sonnette d'alarme sur ce procédé désuet. L'élimination de ces déchets continue de poser problème faute d'espaces d'incinération, d'équipements de pointe, de personnels qualifiés. L'incinération des déchets hôpitaux devient de plus en plus une préoccupation majeure pour le gouvernement, du fait de leur nuisance sur l'environnement et sur la santé publique. Selon des études établies à travers le monde pour le cas des déchets liés aux soins, il ressort que «les déchets infectieux et anatomiques représentent le gros des déchets dangereux et jusqu'à 15% de la quantité totale de déchets liés aux soins de santé. Les objets pointus et tranchants représentent environ 1% du total des déchets, mais sont une source importante de transmission de maladies s'ils ne sont pas gérés correctement. Les produits chimiques et pharmaceutiques représentent environ 3% des déchets liés aux soins de santé, et les déchets génotoxiques, les matières radioactives et les déchets contenant des métaux lourds représentent environ 1% de la quantité totale de déchets. Cette étude concerne pratiquement tous les pays du monde, puisque les quantités de ces déchets générées par les hôpitaux dans le monde sont énormes. On estime annuellement à environ 16 milliards les injections effectuées dans le monde, mais toutes les aiguilles et les seringues usagées ne sont pas correctement éliminées. Les déchets liés aux soins de santé peuvent contenir des micro-organismes dangereux susceptibles d'infecter les patients hospitalisés, les personnels de la santé et le grand public. En Algérie, le gouvernement se préoccupe des conséquences qui peuvent être engendrées sur la santé publique suite à une mauvaise prise en charge de la gestion des déchets hospitaliers. Des tentatives ont été faites en ce sens, pour régler définitivement ce problème. En 2007, le projet pilote d'utilisation d'un incinérateur des déchets hospitaliers est à l'étude en Algérie. Permettant d'améliorer l'hygiène et de réduire les risques de contamination, cette mise en place devrait être généralisée dans toute l'Algérie si elle se révèle efficace, d'abord dans les 15 CHU, puis dans tous les hôpitaux du pays. Il est à noter que les hôpitaux ne sont pas équipés de ces incinérateurs qui sont remis en cause par le personnel utilisateur. Pour assurer l'hygiène du milieu hospitalier cela impose de ce fait, une bonne gestion des déchets médicaux. Selon des statistiques de 2007, l'Algérie avait déjà une grave crise liée au traitement des déchets spéciaux et des restes de produits dangereux. L'Algérie produit annuellement 32 000 tonnes de déchets sanitaires qui doivent être incinérés dans des usines de combustion et non dans des brûleurs polluants, comme cela se fait dans les hôpitaux algériens. Notre pays ne dispose pas réellement de moyens nécessaires pour remédier à cette situation. Des enquêtes qui prouvent que «60% des déchets hospitaliers non brûlés se retrouvent dans les décharges et dans les nappes phréatiques, pour s'introduire par la suite dans notre alimentation. Les médecins se sont mobilisés pour dénoncer les incertitudes de la gestion de ce dossier par les décideurs et qui fait planer un réel danger sur leur santé et celle des malades. A ce propos, il y a lieu de souligner que selon un rapport de l'OMS, les décès dus aux maladies nosocomiales avoisinent les 5 à 8 % dans notre pays. Une solution déjà entamée par les pouvoirs publics qui en ont équipé quelques CHU pour en faire le test grandeur nature. Une solution que vient nous confirmer une société algérienne, (Vital Energy Algérie) la première du genre à investir dans la recherche. En effet, selon son manager général, sa société a mis au point un banaliseur conçu pour stériliser les déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri). Le constat est simple, installer ce type d'appareil dans chaque service de nos hôpitaux pour éviter les maladies nosocomiales. Une fois traités, ces déchets seront broyés dans un appareil appelé le M2D qui permettra une réduction de 80% de leur volume. Désinfectés, ils sont transformés en déchets ménagers qui pourront êtres acheminés dans des décharges publiques, sans aucun risque pour la santé de la population.