Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi, a évoqué le cadre incitatif qui est mis en place dans ce secteur, en corollaire du cadre organisateur des opérateurs sur le terrain. Un certain nombre d'instruments réadaptés aux conditions réelles du terrain et aux conditions plus spécifiques de la pêche sont mis en place, fait savoir le ministre. Il rappelle qu'il y a de nombreux dispositifs d'accompagnement de l'investissement pour les différentes catégories d'opérateurs (Ansej, Cnac, Andi, Angem) et un nouveau cadre incitatif a été créé pour permettre de faire bénéficier de taux de bonification ceux qui ne sont pas éligibles à ces dispositifs. Le principe de base, a-t-il expliqué, est d'aller vers des incitations indirectes. L'aquaculture, a-t-il ajouté, est concernée par ce dispositif, parce que c'est un des moyens pour augmenter l'offre sur le marché avec une priorité pour l'aquaculture en mer qui a été développée ces dernières années. Il fait observer que les petits métiers constituent la moitié de la flottille qui totalise autour de 4 500 et dans ces 50%, 80% sont des embarcations d'environ 4,80 mètres et 6 mètres de longueur. Pour le ministre, il fallait d'abord accompagner ceux qui avaient un certain nombre de projets et qui avaient des difficultés, d'autre part, il fallait expliquer ces dispositifs et avoir une programmation et une visibilité sur les cinq prochaines années, et voir quels sont les créneaux qui doivent venir compléter le travail déjà fait (comme la production de glace, améliorations dans le système de commercialisation, l'infrastructure navale). Sid-Ahmed Ferroukhi fait constater qu'il y a un retour de confiance. Aujourd'hui, dit-il, beaucoup de pêcheurs, dans les différentes zones, sont convaincus que les pouvoirs publics œuvrent pour pouvoir répondre aux difficultés et assurer la durabilité de ce type de métier et de ce type d'activité économique. Il y a un plan sardine aujourd'hui et, selon le ministre, il y a un impact sur le marché. Durant la saison, entre juin et novembre, la production du poisson bleu augmente et les prix de la sardine s'affichent, alors, entre 200 et 250 DA, ajoute-t-il. Il rassure qu'il n'y a pas d'effondrement des stocks de pêche. Il s'appuie sur les dernières évaluations de la ressource effectuée par le bateau de recherche algérien Grine Belkacem, qui réalise deux recensements par an, a expliqué M. Ferroukhi sans donner de chiffres sur le stock évalué. Il ne faut pas que la pêche échappe aux professionnels, les pouvoirs publics travaillent dans ce sens, l'enjeu est là, plus les marges sont récupérées par les professionnels et plus les conditions de l'amélioration et de la modernisation sont réunies. L'activité doit permettre aux professionnels d'investir. A propos des prix de la sardine qui fait souvent l'objet de spéculation, M. Ferroukhi a expliqué que la disponibilité de cette espèce de poisson sur le marché répondait au principe de l'offre et de la demande, lequel tient compte des périodes d'abondance et de baisse. Rentabilité, durabilité, visibilité sont les éléments essentiels. La bonne approche est de travailler autour de l'activité. Concernant le programme de réhabilitation des ports et d'abris de pêche, pour lequel le gouvernement a dégagé une enveloppe financière de 7 milliards de dinars, le ministre a souligné qu'il allait contribuer à améliorer la production qualitativement et en quantité. A propos de l'aquaculture, il fait remarquer qu'au niveau mondial, un poisson sur deux provient de l'aquaculture, c'est le cas de la Méditerranée, fait-il observer. Chez nous, il y a des possibilités de développer l'aquaculture marine, a affirmé le ministre, soulignant la nécessité d'accompagner les opérateurs qui veulent investir dans ce domaine. Dans ce sens, la décisions sera décentralisée, l'administration centrale se limitera à contrôler. Un plan est prévu avec l'appui de la FAO, sur 5 ans, avec l'objectif de doubler la production actuelle qui est de 110 000 tonnes en pêche maritime auxquels s'ajouteront en aquaculture quelque 80 000 tonnes. Concernant le thon rouge, M. Ferroukhi a souligné que l'Algérie est parvenue cette année, pour la première fois, à pêcher la totalité de son quota par le pavillon national, c'est à dire par des armateurs algériens. Le ministre a promis que l'Algérie sera présente sur tous les fronts particulièrement en Méditerranée pour faire valoir nos arguments. Le ministre a rappelé la tenue du Salon de la pêche à Oran du 6 au 9 novembre.