Après sa suspension, la semaine dernière, le dialogue national pourrait eprendre lundi ou mardi. La reprise des négociations entre les protagonistes intervient suite à l'acceptation du Front du salut national de la demande du Quartet, parrain du dialogue, de désigner lui-même le nom du futur chef du gouvernement. «Nous ne retournerons au Dialogue qu'à la condition que le nom du chef du gouvernement soit proposé par le Quartet et que le parti Ennahdha annonce son accord sur la personnalité en question. En plus clair, il n'y aura pas de nouveaux candidats parmi lesquels sera issu le futur chef du gouvernement», a déclaré une source auprès du Front. La même source a indiqué qu'au cas où «les nouvelles conditions seraient acceptées par Ennahdha, l'on peut s'attendre à la reprise du dialogue, au début de la semaine prochaine, c'est-à-dire lundi ou mardi ». Il faut savoir que le Front est toujours attaché au respect du calendrier et considère que les jours de suspension du dialogue doivent être « soustraits du compteur». Le Parti Al-Massar et le Parti des Travailleurs affirment être attachés à un dialogue national « sérieux » pour sortir de la crise « étouffante » que connaît le pays à tous les niveaux. Les deux partis se déclarent en faveur de la poursuite des concertations pour faire aboutir l'initiative du quartette dans ses volets gouvernemental et constituant. Dans une déclaration conjointe rendue public à l'issue d'une réunion, tenue vendredi, les deux partis ont souligné la nécessité de s'accorder autour d'un candidat de consensus pour le poste de chef de gouvernement. Ils ont insisté aussi sur l'obligation de revoir « les amendements putschistes » introduits par le mouvement Ennahdha au règlement intérieur de l'Assemblée nationale constituante. Les deux partis conditionnent le retour à la table de dialogue « au retrait de ces amendements », précise le communiqué. Par ailleurs, une nouvelle coalition parlementaire baptisée ‘alliance de souveraineté du peuple » vient d'être créée, a annoncé vendredi, un nombre de députés au cours d'une conférence de presse tenue à l'assemblée. Selon un communiqué rendu public, cette nouvelle alliance a pour objectif le parachèvement du processus constituant, dont la promulgation de la constitution, la création de l'instance indépendante pour les élections (ISIE), la loi électorale, l'examen de la loi d'immunisation de la révolution et de la justice transitionnelle, la criminalisation de la normalisation et le soutien des familles des martyrs et blessés de la révolution. Dans le même sillage, la présidente de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale française, Elisabeth Guigou, a exprimé l'entière disposition de son pays à soutenir la Tunisie durant cette phase délicate de transition. Lors de la conférence ministérielle sur la francophonie tenue à Paris 7et 8 novembre à Paris, Elisabeth Guigou a formulé l'espoir de voir les forces vives parvenir à trouver un consensus pour dépasser la conjoncture politique actuelle et permettre à la Tunisie de devenir un exemple de transition démocratique dans la région. De son côté, Othman Jerandi a souligné l'importance d'un accompagnement économique français et européen à la Tunisie afin de lui permettre de relever les défis de cette conjoncture particulière, lit-on dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, rendu public samedi. Il a, à cet égard, demandé à la France d'intercéder en faveur de la Tunisie auprès des instances de l'Union européenne pour activer les différents volets de coopération entre la Tunisie et l'espace européen, ajoute la même source.