Le Premier ministre effectue aujourd'hui une visite officielle dans la wilaya de Khenchela. Un légère modification du programme a été apportée. Au lieu d'Oum El-Bouaghi, c'est par Khenchela que M. Sellal devrait entamer sa visite avant de se rendre dans la ville de Sidi Rghis demain. A quelques heures de cette visite, les représentants des aârouchs, de la famille révolutionnaire et de la société civile s'agitent et souhaitent faire parvenir le message de la population au Premier ministre. Des représentants des aârouchs appartenant aux tribus des N'memcha et des Amamra avec qui nous nous sommes entretenus ont indiqué qu'ils sont «porteurs» de message de la population au Premier ministre. Il ont expliqué que la wilaya de Khenchela, berceau de la guerre de Libération, et dont ses enfants ont beaucoup donné au pays, ne devrait pas être marginalisée et ne méritait pas d'être dans la situation où elle se trouve aujourd'hui. C'est le même langage que tiennent les représentants de la société civile et les notables de la ville. Ces derniers trouvent que depuis l'indépendance, la région de Khenchela n'a bénéficié de rien par rapport aux autres régions du pays. Cet état de fait a beaucoup influé sur le cadre de vie de la population de cette région redevenue l'une des plus pauvres dans le pays, ont-ils indiqué. Nos interlocuteurs ont indiqué qu'ils profitent de la visite de M. Sellal à Khenchela pour l'appeler à «rendre justice» à une région qui méritait beaucoup mieux. Interrogés sur les priorités de la population, ces derniers ont indiqué que les préoccupations des citoyens demeurent le chômage, le logement, le transport, l'eau, l'électricité et la santé. Si nos interlocuteurs reconnaissent que le chômage est un problème national, ils n'ont pas mâché leurs mots lorsqu'ils ont abordé les autres sujets. «Trouvez-vous normal que contrairement aux autres wilayas, Khenchela ne dispose pas d'une ligne ferroviaire, ni d'un aéroport ?» nous a déclaré M. Hoggas. Pourtant, la ligne ferroviaire et l'aéroport existaient auparavant avant de disparaitre dans les années 1970, a-t-il expliqué. Ce dernier est longuement revenu sur l'histoire du transport dans la wilaya de Khenchela, indiquant que même pendant la période coloniale, ces deux infrastructures existaient. Le secteur de l'eau, l'électricité et la santé demeurent un véritable casse-tête pour la population. Malgré les efforts de l'Etat, l'eau et l'électricité empoisonnent la vie des citoyens que ce soit au chef-lieu de wilaya ou dans la majorité des communes. L'eau qui n'arrive que rarement dans les robinets est imbuvable, selon nos interlocuteurs. Certains quartiers du chef-lieu de wilaya ne sont alimentés qu'une fois toutes les trois semaines, ont-ils martelé. Dans les autres communes, l'eau arrive dans les robinets qu'une seule fois tous les 3 mois et plus, ont-ils ajouté. «M. Sellal, à l'époque ministre des Ressources en eau, a tenté de trouver des solutions à l'entreprise (ADE) qui gère de l'eau, en vain, ont-ils conclu. Parlant de l'électricité, les représentants de la société civile indiquent que les coupures d'énergie sont au quotidien. «Même pendant l'été, nous sommes obligés de recourir aux bougies», ont-ils déclaré. Parlant de la santé dans la wilaya de Khenchela, plusieurs notables de la ville ont affirmé qu'elle est «malade» et ce, malgré les efforts du premier responsable. L'inscription d'un Centre hospitalo-universitaire au niveau de la wilaya enrayera les souffrances des patients qui à chaque fois sont obligés de se rendre à Batna et à Constantine. En somme, les représentants des aârouchs, de la famille révolutionnaire et des représentants de la société civile souhaitent que M. Sellal redonne à la région de Khenchela sa juste valeur, ont-ils conclu. Après Khenchela, le Premier ministre se rendra dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi pour une visite similaire.