Les autorités locales de Tripoli ont appelé les Tripolitains à observer une grève générale de trois jours, au lendemain d'affrontements meurtriers entre miliciens ayant fait plus de 40 morts. Si la tension était vive dans la capitale, où la plupart des commerces sont restés fermés pendant la journée, la situation semblait être redevenue calme en soirée. Les Tripolitains protestent régulièrement contre la présence des milices armées -notamment celles venant d'autres régions-, qui avaient participé aux combats à Tripoli jusqu'à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en août 2011, mais étaient restées dans la capitale. Ces groupes d'ex-rebelles sont accusés de s'adonner à toutes sortes de trafics et de pratiquer tortures, enlèvements et détentions arbitraires au secret. Le Premier ministre Ali Zeidan a appelé à l'arrêt des combats. «La situation se compliquera davantage si d'autres groupes armés entrent dans la capitale», a-t-il ajouté. «Une grève générale de trois jours a été décidée dans tous les secteurs publics et privés (...) à partir de dimanche», a annoncé le Conseil local de Tripoli (équivalent d'une mairie) dans un communiqué publié tard dans la soirée. Cette grève générale se déroulera «en signe de deuil» et de solidarité avec les familles des victimes de vendredi, selon le communiqué. Les Etats-Unis se sont dits pour leur part «profondément inquiets» par ces affrontements et ont appelé «toutes les parties à la retenue». Dans l'après-midi, des miliciens venus de Misrata (environ 200 km à l'est de Tripoli), à bord de véhicules équipés de mitrailleuses ou de canons, ont tenté d'avancer vers la capitale. Selon des témoins, des affrontements ont eu lieu à Tajoura, banlieue est de la capitale, entre ces miliciens et d'autres milices rivales. Les hommes de Misrata ont reculé par la suite de quelques kilomètres, selon les mêmes sources. Des violences avaient éclaté vendredi quand des membres de cette milice, positionnée dans le quartier de Gharghour (sud), ont tiré sur des manifestants pacifiques venus réclamer son départ de la capitale. En représailles, des hommes armés ont délogé la milice de son QG, au prix d'affrontements meurtriers, et ont en partie incendié les lieux.