Intervenant devant le congrès américain, la secrétaire-adjointe chargée des Affaires africaines auprès du département américain de la Défense a déclaré que l'Algérie constituait le «pilier» du dispositif de lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord. Mme Amanda Dory a ajouté que les forces de l'Armée nationale algérienne continuent d'assurer avec succès la protection des frontières sud pour empêcher des incursions terroristes. «De par sa situation géographique stratégique au Maghreb et sa longue histoire de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent sur son territoire, l'Algérie constitue un pilier pour, non seulement, lutter contre Aqmi et ses groupes affiliés mais aussi pour ramener la stabilité dans la région», a indiqué Mme Amanda Dory. La sous-secrétaire du département américain intervenait devant la sous-commission des Affaires de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient relevant de la commission des Affaires étrangères du Sénat, qui a consacré une audition sur la situation politique, économique et sécuritaire en Afrique. Pour la représentante du Pentagone, l'Algérie est «un partenaire de sécurité crucial» pour les Etats-Unis dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes dans la région. Evoquant l'attaque terroriste contre le site pétrolier de Tiguentourine (Illizi) de janvier dernier, Mme Dory a considéré que cette opération «a mis en lumière les menaces transnationales croissantes dans la région». Néanmoins, a-t-elle observé, l'Armée algérienne «continue à mener avec succès les opérations d'interception sur les frontières sud algériennes» contre Aqmi et ses groupes affiliés. Elle a également informé le Sénat que l'Algérie assure, par ailleurs, la formation et l'équipement pour les pays voisins du Sahel comme elle contribue à des efforts régionaux plus larges afin d'empêcher les mouvements et les incursions transfrontalières des groupes terroristes. En conséquence, a-t-elle précisé, le Pentagone et d'autres départements ministériels américains continuent à élargir leur coopération avec l'Algérie à travers une série d'actions, y compris le partage de renseignements. Par ailleurs, elle a indiqué que le gouvernement algérien est également intéressé à acquérir du matériel américain dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. A cette fin, a-t-elle avancé, le département américain de la Défense «s'emploie à fournir à l'Algérie l'équipement et la formation pour renforcer ses capacités de défense». La représentante du Pentagone a précisé que le dialogue continu et la coopération militaire entre les Etats-Unis et l'Algérie se sont également développés à travers le programme militaire international de formation et d'entraînement (IMET) pour renforcer «la professionnalisation et la modernisation des forces armées de l'Algérie». Présent également à cette audition du Sénat, le sous-secrétaire d'Etat adjoint pour les Affaires du Proche-Orient, M. Richard Schmierer, a soutenu que l'Algérie et les Etats-Unis ont construit «une relation bilatérale solide, caractérisée par leurs intérêts communs à combattre le terrorisme et à assurer une plus grande stabilité dans la région». Dans cette optique, il a indiqué que les Etats-Unis encouragent l'Algérie «à continuer à élargir son rôle de leader régional» pour aider à stabiliser des pays voisins qui luttent non seulement contre les menaces terroristes mais aussi contre la circulation des armes et les frontières poreuses. Ce haut responsable au département d'Etat a, également, relevé l'importance que l'Algérie utilise son expertise militaire dans la lutte antiterroriste «pour former et collaborer avec les armées et les forces policières les moins expérimentées dans la région» afin d'assurer une plus grande stabilité dans le Sahel et le Maghreb. Au-delà de la question sécuritaire, il a noté que les Etats-Unis et l'Algérie mettent également l'accent sur le développement du partenariat économique et du commerce bilatéral, tout en affirmant que l'Algérie a fait «des progrès constants et cohérents» en matière des droits de l'Homme et de la transparence politique au cours des 20 dernières années. A ce sujet, s'il y a une médaille ou un prix international à décerner aux forces armées dans le monde en guise de récompense pour la lutte antiterroriste, les hauts officiers de l'ANP demeurent les premiers qui méritent d'être primés. Malheureusement, non seulement ce n'est pas le cas mais c'est le contraire qui se produit actuellement. Ainsi au lieu d'être récompensé pour les efforts qu'il a déployés contre le terrorisme, le général Khaled Nezzar est poursuivi pour crime contre l'humanité etc. En somme, si le fait de combattre le terrorisme est considéré comme étant un «crime contre l'humanité», c'est le peuple algérien qu'il faudrait juger et punir et non pas les éléments des forces de sécurité du pays.