L'Orchestre symphonique national (OSN), dirigé par le maestro syrien, Missak Baghdoudarian, a animé un récital jeudi soir au théâtre national Mahieddine Bachtarzi, dans une ambiance relevée, mêlant l'harmonisation précise et rigoureuse du classique universel aux belles mélodies a consonances orientales. Le son ample et dominant des premières sonorités de l'orchestre, exécutant l'Ouverture, donnaient déjà un aperçu sur la teneur de la soirée, où le silence absolu régnait pendant la prestation, laissant s'exécuter la partition sur les visages illuminés des spectateurs. Côté programme, l'assistance a été gratifiée d'un florilège de pièces composées par de grands noms de la musique symphonique, prenant soin d'allier le lyrisme des mots à la beauté de la mélodie dans l'intense plaisir des sens. Giuseppe Verdi, Giacomo Puccini, Aram Khatchatourian, Léo Delibes, Francesco Sartori, les frères Rahbani, Rachid Saouli et Piotr Ilitch Tchaïkovski, ont été fidèlement rendus par l'OSN dont les instrumentistes ont brillé de maîtrise et de dextérité. La cantatrice Talar Dekrmanjian (soprano) à la voix suave et cristalline, aux côtés du ténor Fabio Andreotti, au timbre vocal ample et imposant, ont brillé d'intensité et de résonance, dans «La Traviata de Verdi» notamment, mettant en valeur leurs tessitures dans des prouesses vocales impressionnantes. Dans «Aâtini ennaye aghanni», de Feirouz, Diva de la chanson arabe, arrangée pour Opéra par Missak Baghdoudarian, Talar Dekrmanjian a été époustouflante de technique, de puissance et de limpidité, après avoir emballé l'assistance dans «Madame Betterfly» de G. Puccini, et «Les filles de Cadix» de L. Delibes. De même pour Fabio Andreotti, qui s'est distingué dans «Aria De Tosca» de G. Puccini et «Aria de Rigoletto» de G. Verdi, «dont on continue de fêter le bicentenaire de naissance à travers le monde», a rappelé Abdelkader Bouazzara, directeur de l'OSN. Guiseppe Fortunino Francesco Verdi (1813-1901), célèbre compositeur italien connu par ses compositions pour l'Opéra en particulier, «Nabucco», «Ernani», «Aida», «Otello» et «La Traviata», figurant parmi ses plus grandes oeuvres. En outre, l'assistance a pu apprécier les airs mélodieux de la musique algérienne, élevée au rang de l'universalité avec un retour aux sources ponctué par les arrangements de Rachid Saouli qui a proposé «Ya M'rahba Bewled Sidi», savamment enchaîné à «Achek Mamhoun», dans un rythme «Zendali» balançant et des sonorités autochtones de la «Gheita». Le public, venu nombreux, a eu du répondant, applaudissant chaleureusement le maestro syrien, les duettistes, ainsi que l'ensemble des instrumentistes qui ont été à l'oeuvre d'un récital relevé par un choix de programme judicieux et une bonne qualité d'interprétation. Né en 1973 à Damas, Missak Baghdoudarian étudie le piano et l'orchestration, avant d'être diplômé des Grandes Ecoles de musique en Syrie et à Florence (Italie), où il se spécialise dans la direction d'Orchestre, ce qui lui vaudra d'être nommé à la tête de l'Orchestre d'Amadeus de Florence. Nommé en 2003(année de son retour en Syrie), à la tête de l'Orchestre symphonique syrien, Missak Baghdoudarian donnera nombre de concerts dans plusieurs pays arabes et effectuera de nombreux enregistrements dans le genre musical de l'Opéra. En Algérie, il a participé au 5e Festival culturel international de musique symphonique, tenu du 12 au 19 septembre 2013 avec la section des cuivres de l'Orchestre symphonique national de Syrie. Crée en 1992, l'Orchestre symphonique national a été lancé en 1997, sous la baguette du regretté maestro Abdelwahab Salim, disparu le 26 novembre 1999. Regroupant actuellement près de quatre-vingt musiciens, l'OSN est dirigé depuis 2001 par le maestro Abdelkader Bouazzara. Sous la direction du maestro syrien Missak Baghdoudarian, l'OSN se produira samedi, avec le même programme à Constantine.