L'université Yahia-Farès de Médéa – des sciences économiques et sciences commerciales – a organisé les 4 et 5 décembre 2013 dans la salle de conférence Arslan-Hadj-Hamdi du pôle universitaire de Médéa, en étroite collaboration avec le laboratoire du développement local, un colloque international scientifique sous le thème «L'université et l'emploi», en présence de Brahim Merad, wali de Médéa, Abdelkader Chekkou, président de l'APW, du Professeur Ahmed Zaghdar, recteur de l'université Yahia- Farès de Médéa, Amar Sekhri, ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, des autorités civiles et militaires, ainsi que des professeurs et docteurs universitaires établis en Algérie et à l'étranger. Si autant d'individus ne travaillent pas dans leur spécialité de formation, c'est probablement, en partie au moins, parce qu'ils n'y trouvent pas d'avantage particulier. Dans ce domaine, le rendement salarial de la spécialité de formation joue un rôle essentiel. Ainsi, l'étude des salaires fait l'objet de la troisième section. L'impact de chaque spécialité de formation sur le salaire est susceptible d'emprunter deux voies. La première est indirecte. Il s'agit du rendement de l'adéquation entre spécialité de formation et spécialité d'emploi qui diffère selon la spécialité et d'autres déterminants de l'adéquation évoqués plus haut. Ce rendement «indirect», via l'adéquation, caractérise la formation professionnelle que nous qualifierons de «spécifique», car celle-ci est valorisable uniquement dans un emploi de même spécialité. A contrario, l'effet direct de la spécialité de formation sur le salaire, c'est-à-dire indépendant de la spécialité d'emploi et de l'adéquation, reflète le contenu transférable des spécialités de formation professionnelle. La dernière section synthétise et commente les estimations de ces différents impacts des spécialités sur le salaire. La conclusion confronte les résultats aux différentes hypothèses théoriques, afin d'éclairer le rôle de la spécialité de formation. Les constats effectués amènent à relativiser l'hypothèse adéquationniste en précisant les politiques éducatives qui en découlent. L'université a toujours constitué le lieu fondateur, fédérateur et formateur de la société. C'est elle qui prépare, accompagne et anticipe le changement. Plus que jamais l'adaptation du système d'éducation et de formation est urgente et impérieuse. Elle doit tenir compte des mutations en cours, en fonction des exigences de l'économie nationale en facilitant et en accélérant son insertion dans l'économie mondiale. En règle générale, la mission que s'assigne l'université dans ses différentes composantes vise à la fois une scolarisation des individus et le développement du sentiment de leur appartenance à la société. Il s'agit en somme pour abonder dans le sens de Alain Michel de «s'assurer que chaque étudiant sortant du système éducatif dispose d'une trousse d'outils intellectuels lui permettant de maximiser ses chances d'insertion dans la vie en société.» Dans cet ordre d'idées, le système éducatif, sous la pression de divers facteurs, a fait l'objet de réformes successives pour favoriser son adaptation aux nouvelles exigences politiques, économiques, sociales et technologiques. Ces réformes posent la nécessité de passer d'une logique de l'enseignement à une logique de l'apprentissage où l'élève doit être au centre du système éducatif. Pour l'essentiel, l'adaptation des programmes et leurs contenus aux nouvelles exigences de libéralisation de l'économie et de démocratisation de la société, l'introduction des méthodes pédagogiques et de moyens didactiques nouveaux et une politique cohérente et ordonnée de formation des formateurs constituent les axes majeurs de cette réforme. Dans le même temps, la formation supérieure est également interpellée. L'impact des réformes successives qui ont touché ce secteur et ont amené le système universitaire à connaître des mutations profondes sur une période très courte. C'est un lieu commun de dire que le développement de la formation supérieure a entraîné une série de conséquences qui se traduisent par un encadrement de rang magistral insuffisant et des méthodes d'enseignement inadaptées. Si jusqu'à une date récente, le marché du travail a permis l'absorption de la quasi-totalité des diplômés, sans que les profils de qualification ne répondent aux exigences de qualification requises, il y a lieu de constater que les diplômés trouvent de plus en plus des difficultés à trouver un emploi. Plus précisément encore, ces dysfonctionnements sont exacerbés du point de vue de l'adéquation avec l'emploi. Une étude sur l'insertion professionnelle des diplômés montre les difficultés pour ceux-ci d'être opératoires au moment de leur recrutement.