Rencontré en marge de l'université d'été de l'UNEA (Union nationale des étudiants algériens) organisée à la faculté des sciences de Boumerdès, M. Hamouli a répondu à nos questions sur la réforme universitaire, l'application du système LMD et les changements attendus en conséquence. Rencontré en marge de l'université d'été de l'UNEA (Union nationale des étudiants algériens) organisée à la faculté des sciences de Boumerdès, M. Hamouli a répondu à nos questions sur la réforme universitaire, l'application du système LMD et les changements attendus en conséquence. Pourriez-vous expliquer en quoi consiste le système LMD ? M. Hamouli Djamil : Ce système fait partie de la volonté de réformer l'université en vue de ne plus former des diplômés voués au chômage. L'université formait par le passé une élite, certes, mais il faut avoir le courage de reconnaître que l'ancien système délivrait des diplômes sans envergure, des diplômes qui ne pèsent pas à vrai dire. Il fallait avoir le courage de réformer. Et en ce sens, la grande nouveauté qui se présentait à nous, c'était le système LMD qui propose à l'étudiant une autre manière d'enseigner. Les contenus pédagogiques ont connu une évolution naturelle pour s'adapter aux nouveaux défis économiques. La grande frustration c'est de trimer pendant des années pour qu'au final le diplômé se voit fermé toutes les portes de l'embauche faute de diplôme inadapté aux besoins réels des entreprises qui embauchent. L'étudiant le vivait comme une fatalité. Le système LMD est amené à corriger ces lacunes. Premièrement, raccourcir les années d'études en prodiguant un enseignement efficace et utile conformément aux exigences des chefs d'entreprise en les associant directement dans l'élaboration des contenus pédagogiques. Auparavant, le contenu pédagogique se caractérisait par son côté académique loin des spécificités techniques de l'heure. Des programmes vieux de vingt, voire trente ans, complètement désuets en inadéquation avec les besoins des potentiels employeurs. L'étudiant sortait avec un diplôme qui ne lui permettait pas d'avoir pour autant des compétences pratiques sur le terrain. Quel bilan faites-vous après les trois premières années d'application du système LMD ? Effectivement, le système est entré en phase d'application en 2004 où il y avait que 10 instituts qui ont accepté d'appliquer le système pour 20.000 étudiants inscrits. A l'heure actuelle nous avons recensé quelque 41 établissements. Le nombre d'étudiants ayant obtenu leurs licences LMD s'élève à environ 2000 étudiants cette année. L'année prochaine connaîtra les premiers lauréats de masters. L'application de ce système commence vraiment à se généraliser en dépit de quelques réticences. Que répondez- vous aux étudiants qui sont toujours sceptiques ? Nous n'avons pas adopté ce système par effet de mode, nous l'avons fait parce que nous avons estimé qu'il pouvait être décisif en ce sens qu'il ouvre les portes de l'emploi et non du chômage. Vous ne pouvez pas dans le même temps vous plaindre du chômage et également vouloir subir ses conséquences. Il faut savoir que les données économiques ont changé, les jeunes diplômés ont un besoin urgent de travailler, de faire appliquer les connaissances acquises en compétences et non les jeter dans les oubliettes pendant les années de chômage. Tous les pays du monde ont adopté ce système, ce qui prouve son efficacité. Même des pays traditionnellement attachés à leur vieux système universitaire ont montré au départ quelques réticences à l'image de la France, de l'Allemagne mais au fil du temps ces pays là se sont aperçus que le LMD était le système que les sociétés de progrès ont adopté pour être en harmonie avec les demandes du marché de l'emploi et la réalité économique. Ce n'est pas vrai que le passage au master soit difficile outre mesure, c'est le niveau exigé qui est élevé et demande un investissement personnel à la hauteur du diplôme. Vous dites que le système est en adéquation avec les demandes du marché de l'emploi. Quel est donc l'impact qu'aura le système sur les opportunités d'emploi sur le terrain ? Dans sa création et dans son essence, le système LMD est amené à faire en sorte que les titulaires de diplômes licence ou master puissent trouver et être en adéquation avec un emploi sur le terrain. Dans l'élaboration même des contenus pédagogiques, des partenaires économiques et sociaux sont associés à ce travail pour déterminer leurs attentes et leurs préoccupations. Il s'agit au fait de compléter le travail académique qui est sous la responsabilité des enseignants par un travail technique sous la responsabilité du partenaire socio-économique. Il s'agit également d'un enseignement extra-pédagogique qui sera déterminant et en adéquation avec les exigences de ce partenaire, potentiel employeur. Les enseignants seront-ils prêts à appliquer le système LMD ? Oui, dans la mesure où se sont les enseignants qui auront la charge de proposer les contenus pédagogiques en association avec les acteurs du secteur socioéconomique, et c'est là où réside le grand changement. Désormais, les programmes ne seront plus parachutés du ministère pour être appliqués aveuglément par les enseignants. En ce sens, nous avons inversé la pyramide. L'offre de formation émane du corps enseignant qui sera validée après avoir reçu l'aval du Conseil scientifique de la faculté(CSF) qui tranche après avoir effectué une étude sur l'employabilité de l'offre de formation proposée. Ensuite, il reste plus que la signature du ministre pour avaliser l'offre de formation de la filière ou du domaine. De manière objective, est-ce que selon vous, le système LMD contient des points faibles ? Le premier point est qu'on le veuille ou non, le changement de système dans la mesure où il y a des gens qui adhèrent et d'autres préfèrent restés attachés à l'ancien système et ils n'adhèrent pas non pas parce que le système n'est pas bon, il y en a ceux qui se complaisent dans l'ancien système, d'autres sont contre par plaisir d'embêter le monde, mais quand on discute de manière censée, on s'aperçoit que des pays possédent un système tout de même irréprochable. Si ces pays là ont changé fondamentalement l'architecture de leur enseignement et la finalité des diplômes qu'ils transmettent, j'ose espérer que ce ne sont pas des fous puisqu'ils avaient des systèmes aussi vieux que les systèmes anglo-saxons. Mais il faut être réaliste, quand on voit le nombre de sortants du système anglo-saxon par rapport aux sortants du système européen, ainsi que la capacité de créer des entreprises. Le sort des PME/PMI dans la majorité des pays avoisinants ayant adopté le système, il est difficile de nier son impact sur le secteur socioéconomique. Un dernier mot… Je propose d'accompagner la réforme universitaire par un effort sur l'environnement socioéconomique et juridique. Le LMD ne peut prouver son efficacité s'il ne repose pas au préalable sur un soubassement adéquat. Nous entrons de plain-pied dans les établissements du supérieur privés, l'université opère sa mue tant bien que mal, il ne faut pas donc bloquer les initiatives. Le maître mot est donc laisser libre cours à l'initiative. Pourriez-vous expliquer en quoi consiste le système LMD ? M. Hamouli Djamil : Ce système fait partie de la volonté de réformer l'université en vue de ne plus former des diplômés voués au chômage. L'université formait par le passé une élite, certes, mais il faut avoir le courage de reconnaître que l'ancien système délivrait des diplômes sans envergure, des diplômes qui ne pèsent pas à vrai dire. Il fallait avoir le courage de réformer. Et en ce sens, la grande nouveauté qui se présentait à nous, c'était le système LMD qui propose à l'étudiant une autre manière d'enseigner. Les contenus pédagogiques ont connu une évolution naturelle pour s'adapter aux nouveaux défis économiques. La grande frustration c'est de trimer pendant des années pour qu'au final le diplômé se voit fermé toutes les portes de l'embauche faute de diplôme inadapté aux besoins réels des entreprises qui embauchent. L'étudiant le vivait comme une fatalité. Le système LMD est amené à corriger ces lacunes. Premièrement, raccourcir les années d'études en prodiguant un enseignement efficace et utile conformément aux exigences des chefs d'entreprise en les associant directement dans l'élaboration des contenus pédagogiques. Auparavant, le contenu pédagogique se caractérisait par son côté académique loin des spécificités techniques de l'heure. Des programmes vieux de vingt, voire trente ans, complètement désuets en inadéquation avec les besoins des potentiels employeurs. L'étudiant sortait avec un diplôme qui ne lui permettait pas d'avoir pour autant des compétences pratiques sur le terrain. Quel bilan faites-vous après les trois premières années d'application du système LMD ? Effectivement, le système est entré en phase d'application en 2004 où il y avait que 10 instituts qui ont accepté d'appliquer le système pour 20.000 étudiants inscrits. A l'heure actuelle nous avons recensé quelque 41 établissements. Le nombre d'étudiants ayant obtenu leurs licences LMD s'élève à environ 2000 étudiants cette année. L'année prochaine connaîtra les premiers lauréats de masters. L'application de ce système commence vraiment à se généraliser en dépit de quelques réticences. Que répondez- vous aux étudiants qui sont toujours sceptiques ? Nous n'avons pas adopté ce système par effet de mode, nous l'avons fait parce que nous avons estimé qu'il pouvait être décisif en ce sens qu'il ouvre les portes de l'emploi et non du chômage. Vous ne pouvez pas dans le même temps vous plaindre du chômage et également vouloir subir ses conséquences. Il faut savoir que les données économiques ont changé, les jeunes diplômés ont un besoin urgent de travailler, de faire appliquer les connaissances acquises en compétences et non les jeter dans les oubliettes pendant les années de chômage. Tous les pays du monde ont adopté ce système, ce qui prouve son efficacité. Même des pays traditionnellement attachés à leur vieux système universitaire ont montré au départ quelques réticences à l'image de la France, de l'Allemagne mais au fil du temps ces pays là se sont aperçus que le LMD était le système que les sociétés de progrès ont adopté pour être en harmonie avec les demandes du marché de l'emploi et la réalité économique. Ce n'est pas vrai que le passage au master soit difficile outre mesure, c'est le niveau exigé qui est élevé et demande un investissement personnel à la hauteur du diplôme. Vous dites que le système est en adéquation avec les demandes du marché de l'emploi. Quel est donc l'impact qu'aura le système sur les opportunités d'emploi sur le terrain ? Dans sa création et dans son essence, le système LMD est amené à faire en sorte que les titulaires de diplômes licence ou master puissent trouver et être en adéquation avec un emploi sur le terrain. Dans l'élaboration même des contenus pédagogiques, des partenaires économiques et sociaux sont associés à ce travail pour déterminer leurs attentes et leurs préoccupations. Il s'agit au fait de compléter le travail académique qui est sous la responsabilité des enseignants par un travail technique sous la responsabilité du partenaire socio-économique. Il s'agit également d'un enseignement extra-pédagogique qui sera déterminant et en adéquation avec les exigences de ce partenaire, potentiel employeur. Les enseignants seront-ils prêts à appliquer le système LMD ? Oui, dans la mesure où se sont les enseignants qui auront la charge de proposer les contenus pédagogiques en association avec les acteurs du secteur socioéconomique, et c'est là où réside le grand changement. Désormais, les programmes ne seront plus parachutés du ministère pour être appliqués aveuglément par les enseignants. En ce sens, nous avons inversé la pyramide. L'offre de formation émane du corps enseignant qui sera validée après avoir reçu l'aval du Conseil scientifique de la faculté(CSF) qui tranche après avoir effectué une étude sur l'employabilité de l'offre de formation proposée. Ensuite, il reste plus que la signature du ministre pour avaliser l'offre de formation de la filière ou du domaine. De manière objective, est-ce que selon vous, le système LMD contient des points faibles ? Le premier point est qu'on le veuille ou non, le changement de système dans la mesure où il y a des gens qui adhèrent et d'autres préfèrent restés attachés à l'ancien système et ils n'adhèrent pas non pas parce que le système n'est pas bon, il y en a ceux qui se complaisent dans l'ancien système, d'autres sont contre par plaisir d'embêter le monde, mais quand on discute de manière censée, on s'aperçoit que des pays possédent un système tout de même irréprochable. Si ces pays là ont changé fondamentalement l'architecture de leur enseignement et la finalité des diplômes qu'ils transmettent, j'ose espérer que ce ne sont pas des fous puisqu'ils avaient des systèmes aussi vieux que les systèmes anglo-saxons. Mais il faut être réaliste, quand on voit le nombre de sortants du système anglo-saxon par rapport aux sortants du système européen, ainsi que la capacité de créer des entreprises. Le sort des PME/PMI dans la majorité des pays avoisinants ayant adopté le système, il est difficile de nier son impact sur le secteur socioéconomique. Un dernier mot… Je propose d'accompagner la réforme universitaire par un effort sur l'environnement socioéconomique et juridique. Le LMD ne peut prouver son efficacité s'il ne repose pas au préalable sur un soubassement adéquat. Nous entrons de plain-pied dans les établissements du supérieur privés, l'université opère sa mue tant bien que mal, il ne faut pas donc bloquer les initiatives. Le maître mot est donc laisser libre cours à l'initiative.