A l'occasion de la célébration du 65e anniversaire de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, la LADDH a organisé, jeudi, une rencontre-débat autour du thème : «Est-ce que la nouvelle loi sur les associations permet à la société civile d'être libre, autonome et responsable ?» Animé par Aissa Rahmoune (avocat et membre du comité directeur de la LADDH) et Zoheir Arous (sociologue), cette rencontre à laquelle la presse a été conviée a vu la présence d'une femme parlementaire, le président de l'association Rassemblement actions jeunesses (RAJ) et autres de la société civile. La nouvelle loi 06-12 sur les associations est la préoccupation majeure des différents représentants de la société civile et acteurs associatifs, précisent-ils. L'Algérie ayant ratifié le Pacte universel des droits de l'Homme, Aissa Rahmoune considère que l'article 39 de la loi 06-12 menace les associations de dissolution en cas d'ingérence dans les affaires de l'Etat. Il qualifie cette loi d'indigénat, car la liberté de s'organiser et de s'associer étant garantie. La rue, dit-il, est un espace de participation et de circulation des individus. Maître Noureddine Benissad a souligné que la Constitution algérienne protège le droit d'association, pour preuve la loi 12-01 de 2008 a vu la création de 30 000 associations, un chiffre qui est passé à 80 000 actuellement. Il dénonce la bipolarité dans le discours de l'Etat où un recul, dit-il, est observé depuis le «printemps arabe» en 2011. Cette loi, affirme-t-il, est un instrument de régulation entre les mains de l'Etat. Il déplore que l'Union européenne traite plus avec le Maroc, dit-il, qui compte plus de 350 000 associations que l'Algérie. Quant à Zoheir Arous, il a mis en exergue l'aberration dans la loi qui interdit le financement par les bailleurs de fonds. Dans une longue intervention, la parlementaire a expliqué que la loi est intervenue dans un contexte des réformes qui devait, dit-elle, normaliser et mettre de l'ordre contre tous les faussaires. Pour rappel, la LADDH a tenu son 4e congrès les 6 et 7 décembre à Alger. Un communiqué parvenu à notre rédaction précise que le congrès s'est déroulé en présence de 160 délégués représentant 36 wilayas. Maître Noureddine Benissad, a été reconduit dans sa fonction principale de président de la LADDH et fut élu à l'unanimité.