L'expert en TIC, Ali Kahlane, a indiqué que le ministère de la Poste et des TIC (MPTIC), l'Autorité de régulation de la poste et des télécoms (ARPT) et Algérie Télécom (AT) sont à l'origine du retard de l'Algérie dans le secteur des TIC. Il leur a attribué le nom de «Triangle des brimades». Après tant d'années d'hésitation et de préparation, l'Algérie s'est lancée enfin dans la 3G. Ce retard accusé n'est que le résultat de la mauvaise gestion du secteur des TIC. Lors de la 45e session de formation du Club de presse d'Ooredoo, organisée jeudi dernier à Alger, le président de Satlinker (Satellite solutions provider) a indiqué que ces trois institutions étatiques prennent, souvent, des décisions qui ne sont pas en faveur du développement technologique du pays, notamment le retrait définitif des autorisations d'exploitation de services internet à 34 providers (ISP) privés par l'ARPT en 2011 ainsi que l'exclusivité et le double numéro pour la 3G. Leur défaut aussi, c'est qu'elles ne suivent pas l'évolution des projets lancés, notamment celui du portail électronique e-Algérie ; les publiphones, les 100 000 emplois directs et 300 000 indirects qui devaient être créés pour le secteur des TIC à l'horizon 2014 ou les 20 000 km de fibre optique. M. Kahlane a souligné, entre autres, qu'il y a eu beaucoup de déclarations qui ont été faites en l'air à l'exemple de l'annonce du PDG d'AT, en juin 2013, prévoyant le lancement de la téléphonie de quatrième génération (4G) sans fil en mode fixe en fin 2013. De son côté, l'autre expert en TIC, Younes Grar, qui était présent lui aussi, a souligné que si l'Algérie a abandonné la 3G pour une technologie plus développée comme la 4G, elle prendra certainement tout son temps à se préparer qu'elle sera encore dépassée par la 5G. Selon lui, il est évident qu'il vaut mieux passer concrètement au moins à la 3G que d'être suspendu à des rêves théoriques. La 3G pourrait apporter quand même, précise-t-il, un changement positif aux Algériens en adoptant des applications mobiles utiles à l'instar du m-administration, le m-payement et le m-learning. M. Grar est aussi convaincu que la 3G encouragerait l'utilisation de ces services et autres, qui doivent être développés sous formes d'applications, à l'exemple d'«elmouwatine.dz». Ce dernier pourrait être consulté par sept voire 15 millions de personnes grâce à la technologie mobile 3G. «Si ces portails n'ont pas eu de succès jusqu'ici, c'est parce que les Algériens n'avaient pas accès aux terminaux et/ou à l'internet», a-t-il argumenté avant de donner l'exemple de la Chine qui a bénéficié en 2011 des retombées positives de la 3G, à savoir la création d'environ 70 centres de développement de contenu, d'environ 800 PME et environ 10 000 emplois. La Chine y a également gagné environ 15 millions de dollars de 2011 à 2015.