Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a indiqué, samedi à Alger, que les récents propos du président français, François Hollande, sur la sécurité en Algérie, représentent une «moins-value» à l'esprit qui enveloppe les relations algério-françaises. «Il est clair qu'il s'agit d'une moins-value par rapport à l'esprit qui enveloppe nos relations et à la réalité de ce que les délégations françaises et même autres peuvent constater de la situation sécuritaire en Algérie», a indiqué M. Lamamra lors d'une conférence de presse à l'issue de ses entretiens avec son homologue chinois, Wang Yi. Le président français avait évoqué lors d'une rencontre officielle du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) le retour «sain et sauf» de son ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui était en mission en Algérie. M. Lamamra a ajouté que «le sens de l'humour peut apporter une valeur ajoutée au sens des responsabilités lorsqu'il s'exprime avec élégance, avec mesure et qu'il introduit de la décontraction dans le cadre de cet art souvent austère qui est la pratique de la diplomatie. A l'inverse, le sens de l'humour peut être générateur d'une moins-value lorsqu'il aboutit à suggérer que les réalités ne seraient pas celles qui sont à la portée de tous et qui ont pu être vérifiées par tous». Il a estimé que les propos de M. Hollande pourraient paraître une «improvisation d'une plaisanterie» tout en notant que «les improvisations sont souvent périlleuses». Le chef de la diplomatie algérienne a tenu à rappeler que l'Algérie a eu le «plaisir» et le «privilège» d'avoir en visite d'Etat le président français, qui a pu bénéficier, aux côtés du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de bains de foules et de l'hospitalité chaleureuse du peuple algérien à Alger comme à Tlemcen. Concernant Manuel Valls, M. Lamamra a rappelé que ce dernier était son interlocuteur pendant sa récente visite en Algérie où il accompagnait, avec une importante délégation, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, affirmant qu'il n'a, à aucun moment, ressenti en lui la «moindre préoccupation» concernant sa propre sécurité comme celle de toute la délégation. L'année 2012 s'est terminée avec le succès éclatant de la visite d'Etat du président Hollande en Algérie. L'année 2013, n'est pas encore terminée, et nous ne souhaitons pas la terminer sur une mauvaise note. J'espère que nous puissions trouver les moyens, dans les jours qui nous séparent, de tourner la page de cet incident regrettable».