Une femme kamikaze s'est fait exploser dimanche dans une gare de Volgograd, dans le sud de la Russie, tuant au moins 13 personnes, selon le dernier bilan fourni par les enquêteurs. Cet attentat est le plus meurtrier qui ait été commis en Russie en dehors du Nord-Caucase depuis le 24 janvier 2011, jour où des insurgés islamistes avaient tué 37 personnes à l'aéroport moscovite de Domodedovo. Le président russe, Vladimir Poutine, a ordonné aux forces de l'ordre de prendre toutes les mesures nécessaires concernant la sécurité après cette explosion, a déclaré un porte-parole cité par l'agence de presse RIA. Ce deuxième attentat dans le sud de la Russie en seulement trois jours relance les craintes d'une vague d'attaques de la part des islamistes du Nord-Caucase alors que le pays se prépare à accueillir dans moins de six semaines les Jeux olympiques d'hiver de Sotchi, dont l'ouverture aura lieu le 7 février. Cette station touristique est elle-même située au pied du Grand Caucase, non loin de zones troublées comme la Tchétchénie et le Daguestan, dans l'extrême Sud de la Russie. La femme kamikaze a actionné ses charges devant un détecteur de métaux, à l'entrée principale de la gare, a déclaré la commission d'enquête fédérale russe, qui parle d'au moins 13 tués et d'un nombre encore indéterminé de blessés. Un porte-parole du ministère de la Santé, cité par la chaîne de télévision Rossia-24, a parlé quant à lui de 50 blessés dans l'explosion, qui a fait voler en éclats les vitres des étages inférieurs du bâtiment de la gare. Cette gare était plus fréquentée que d'ordinaire en raison des départs pour les congés du Nouvel an. La télévision a montré des ambulanciers évacuant les victimes. «J'ai entendu l'explosion et je suis vite allé voir ce qui se passait. J'ai vu des morceaux de métal tordus, du verre brisé et des corps gisant dans la rue», a déclaré un témoin à la chaîne Rossia-24. Vendredi, l'explosion d'une voiture piégée a fait trois morts à Piatigorsk, ville du sud de la Russie située à 270 km à l'est de Sotchi. Un attentat-suicide commis par une femme kamikaze à bord d'un bus de Volgograd, le 21 octobre dernier, avait fait sept morts et une trentaine de blessés. Cet attentat avait été attribué par les enquêteurs à une femme de 30 ans nommée Naïda Assialova, originaire du Daguestan, une république russe du Nord-Caucase en proie à une insurrection islamiste.