La Coupe du monde du futur serait différente. Elle passerait de 32 à 40 équipes lors de sa phase finale. Le jeu vaut bien la chandelle pour un grand nombre de nations, qui se voient déjà dans le quota. Mais cela va-t-il se réaliser ? Michel Platini va dans ce sens et veut être l'artisan de ce projet. L'histoire en témoignera par la suite. Une belle manière de laisser son emprunte si ce projet venait à voir le jour. Mais son concurrent direct, Jérôme Champagne, qui reste tout de même son possible adversaire pour la présidence de la Fifa de 2015, s'y oppose. Il n'y aurait pas de changement. Néanmoins, Michel Platini, ce joueur de renom, veut marquer la différence. Il veut modifier le schéma comme il l'avait fait passer de seize à vingt-quatre, le nombre des équipes qui participeront à la phase finale de l'Euro-2016, en France. Donc pour lui, pas question de se laisser impressionner par son concurrent, il refuse de lâcher cette idée. Il n'est pas de ce monde qui n'avance pas, qui stagne, désormais l'idée d'une Coupe du monde, qui regrouperait à partir de 2018 quarante sélections nationales au lieu de trente-deux actuellement, fait son chemin. Pour faire porter son projet, il accorde un entretien au quotidien britannique «The Times». Le président de l'UEFA explique les contours de son projet pour lequel il se bat dés maintenant. «Le football est en train de changer. Nous avons 209 associations, alors pourquoi limiter ? Je suis totalement d'accord avec Sepp Blatter, nous avons besoin de plus d'équipes africaines et asiatiques. Mais plutôt que de diminuer le nombre des équipes européennes – comme le propose le président de la Fifa – , nous devrions porter le nombre des finalistes à quarante. Cela permettrait de faire participer huit équipes supplémentaires : deux africaines, deux asiatiques, deux américaines, une océanienne et une européenne. Nous pourrions ainsi constituer huit groupes de cinq équipes. Selon nos études, cela n'ajouterait que trois jours de compétition», rapporte «le Jeune Afrique». Après lecture de cette interview, Jérôme Champagne, l'ex-proche collaborateur de Blatter, fait savoir qu'il n'est pas du tout favorable à cette nouvelle carte qui vise à faire grossir la case des équipes. «Je suis pour en rester à trente-deux équipes, parce que le calendrier international est déjà saturé. Qui ne voit que le format des compétitions enfle chaque fois que l'on fait de la politique au détriment de l'intérêt du football ? Je suis d'accord avec Blatter et Platini quand ils disent qu'il n'y a pas assez de sélections africaines. Cinq, ce n'est pas assez. Mais plutôt que d'augmenter le nombre des participants, ne vaudrait-il pas mieux procéder à un rééquilibrage ? Est-il normal que deux continents, l'Europe et l'Amérique du Sud, monopolisent, à eux seuls, plus de la moitié des places de finalistes ? En outre, une compétition à quarante ne durerait pas trois jours de plus, comme le soutient Platini, mais au moins une semaine. On passerait de 64 matchs aujourd'hui à 96. Trente-deux matchs de plus, c'est énorme ! Et ça aurait de sérieuses incidences en terme de coût d'organisation.» Revoir le système de qualification. L'album du mondial ainsi révisé à cette occasion, ne fait que rafraîchir le mondial de1954, qui a eu lieu en Suisse, et dont la phase finale de la Coupe du monde réunissait seize équipes. «Quand en 1982, en Espagne, on est passé à vingt-quatre équipes, il a fallu revoir le système de qualification des équipes pour la seconde phase. La formule retenue était si compliquée qu'il a fallu la modifier dès 1986 (les deux meilleurs troisièmes des phases de poule étaient qualifiés pour les huitièmes de finale). Le passage à trente-deux équipes en 1998, a permis de mettre en place un système clair et lisible : les deux premiers de chacun des huit groupes qualifiés pour les huitièmes. Voilà pourquoi j'estime qu'une augmentation du nombre des participants serait une fausse bonne idée.» «Jeune Afrique» fait remarquer pour sa part, que Jérôme Champagne qui est un ancien diplomate garde toujours une folle envie de briguer la présidence de la Fifa en 2015, il est vrai que dans sa course pour convaincre, il fait un parallèle entre la sous-représentations de certains continents en phase finale et le nombre des membres asiatiques et africains au comité exécutif. Il ajoutera, «qu'il n'y a que quatre Africains et quatre Asiatiques, c'est à ce déséquilibre-là qu'il faut d'abord remédier. En gros, c'est le même débat que pour le Conseil de sécurité des Nations unies. Les institutions internationales doivent représenter le monde tel qu'il est aujourd'hui et non plus celui de 1945. Même la Fifa doit s'adapter au XXIe siècle !» Le monde s'améliore, le sport est aussi condamné à suivre ce mouvement pour éviter toute stagnation. Les clubs africains de football doivent reconnaître qu'ils ont bien un excellent avocat.