Pour le délégué de M.Blatter, la Fédération algérienne de football est en parfaite harmonie avec l'instance internationale. «Nous n'avons aucun problème avec la Fédération algérienne de football.» C'est ainsi que s'est exprimé, il y a quelques jours, M.Jérôme Champagne, le délégué spécial de M.Joseph Blatter. Cela signifie que tout risque de menace de suspension de notre football à l'échelle planétaire est écarté. M.Champagne a argumenté sa déclaration par le fait que la FAF «est en règle vis-à-vis de la Fifa. Elle a amendé ses statuts conformément aux textes qui régissent cette dernière. Pour nous, elle est en parfaite harmonie avec ce que nous préconisons». L'amendement en question a porté en outre à l'abrogation de la disposition qui prévoit que le ministère de la Jeunesse et des Sports peut désigner dix experts pour siéger dans l'assemblée générale de la FAF et que trois d'entre-eux sont d'office considérés comme membres du bureau fédéral. «Nous partageons l'idée que les gens du football doivent être désignés par leurs pairs et non par une structure extérieure, a dit M.Champagne. Nous ne pouvons, donc accepter que des gens soient cooptés par les pouvoirs publics». Le délégué de M.Blatter confirme, ainsi, que le FAF ne pouvait se mettre en conformité avec le décret exécutif 05-405 relatif aux fédérations sportives qui prévoit, lui, l'énorme taux de 30% d'experts désignés par le MJS pour siéger dans l'assemblée générale de cette fédération. M.Champagne indique «qu'il n'est pas question pour nous de remettre en cause la souveraineté d'un Etat. Mais à partir du moment où cet Etat accepte que sa fédération de football s'affilie à la Fifa, il faut qu'il admette qu'il y a une souveraineté de la Fifa à respecter, à commencer par ses textes. Il s'agit, si vous le voulez, d'une souveraineté partagée dans un domaine précis». Par ailleurs, M.Champagne a tenu à «rendre hommage à l'ex-président de la FAF, M.Mohamed Raouraoua, qui a accompli un travail remarquable, mais aussi à son successeur, M.Hamid Haddadj, qui oeuvre dans le même sens». Il ajoutera qu'il a eu l'occasion «de dire que l'Algérie est un grand pays du football. Je l'avais particulièrement souligné lors de la cérémonie de distinction de Samuel Eto'o en tant que meilleur joueur de votre continent par l'Union des footballeurs africains à Alger. J'avais rendu, ce jour là, un vibrant hommage à l'équipe du FLN qui avait contribué, à sa manière, à participer à la guerre de Libération de votre pays. Le football sert, dans de telles occasions, les causes justes». Questionné sur la fait s'il pourrait y avoir des spécificités, le délégué de M.Blatter a indiqué «qu'il n'existe pas de spécificités lorsqu'il s'agit de respect des textes. Tout le monde est sur un pied d'égalité. Je vous ferais remarquer que la Grèce, championne d'Europe en titre, a été suspendue par la Fifa et que le parlement grec a dû, par la suite, se réunir pour amender la loi sur le sport en fonction des recommandations de notre instance. J'ajoute que la Tunisie et la Pologne sont en train d'en faire autant, alors que les Iraniens ont dit qu'ils acceptaient toutes nos remarques après que leur football ait été suspendu à l'échelle internationale». Il reste que la FAF n'a pas mis ses statuts en conformité avec le décret exécutif 05-405, ce qui lui vaut, peut-être, de ne pas avoir encore reçu sa subvention au titre l'année 2006. Une situation que l'on a du mal à s'expliquer, car la subvention en question est l'objet d'un chapitre à part dans la loi des finances. Cette fédération a besoin de cet argent pour prendre en charge les sélections nationales dont celle des seniors à qui on demande une qualification à la phase finale de la CAN-2008 et celle des Olympiques, à qui il est fait obligation de décrocher au minimum la médaille d'argent aux prochains Jeux africains. Une sorte de mission impossible avec les tracas que l'on connaît.