C'est le grand show auquel nous avons eu droit en cette fin d'année 2013. Le sélectionneur national Vahid Halilhodzic et le président de la Fédération algérienne de football Mohamed Raouraoua nous ont gratifié d'un gala qui avait mérité bien son ampleur. Voilà qu'après ce beau scénario, le grand Vahid se débarrasse d'un habit provocateur pour enfiler un costume que nous qualifierons pour la circonstance de «civile». Dans son entretien avec le site FIFA.com, Vahid Halilhodzic parle de la qualification de l'Algérie à la Coupe du monde de la FIFA, Brésil 2014. Il met en scène sa fierté, pour ne pas dire l'honneur d'entraîner les Fennecs sans oublier au passage de rappeler aux lecteurs, son douloureux licenciement de Côte d'Ivoire il y a quatre ans, et son amour du métier. Abordant la question de la traversée du désert pour arriver au Brésil, il reconnaîtra enfin que l'Equipe nationale «est jeune, pleine d'espoir et complètement renouvelée.» Le journaliste de la FIFA abordant le fameux match barrage contre le Burkina Faso, Vahid rappellera qu'à son arrivée que «l'Algérie jouait un jeu davantage défensif avec une tactique basée sur un bloc défensif très bas avec un seul attaquant en pointe. Elle a toujours eu l'habitude de gagner à domicile, mais pas à l'extérieur». Le match barrage face au Burkina Faso était pour tout le monde le match test. Il fallait cette victoire après le mauvais résultat acquis chez eux. Avec la bénédiction de l'arbitre, il fallait faire renverser la vapeur chez nous, «l'Algérie attendait impatiemment cette rencontre. On a beaucoup travaillé. Je n'aurais jamais pensé travailler autant pour un match. Et ça s'est bien fini puisqu'on s'est qualifié». Evoquant le but de Bougherra, le sélectionneur apportera un complément d'information technique, «dans une équipe, il y a toujours deux ou trois capitaines. Notre premier capitaine c'est lui. Madjid est un des rares rescapés de l'ancienne équipe. J'attends de lui qu'il soit un leader positif. Ce qui est le cas. Il doit servir de transmission entre moi et les autres joueurs, surtout pendant le match... C'est important de trouver un capitaine qui prend le rôle de sélectionneur sur le terrain. Je dispose d'autres joueurs capables de porter le brassard mais lui joue pleinement son rôle». Maintenant que les choses sont claires, l'Algérie est au Mondial, quelle serait la suite ?, lui a demandé le journaliste de la FIFA. Vahid reviendra sur le groupe, «la Belgique est parmi les deux ou trois meilleures équipes d'Europe. Elle possède de belles individualités à l'image d'Eden Hazard que je connais bien. Pour nous, la Belgique sera le grand favori face à nous. On va tout faire pour ne pas perdre, et peut-être créer l'exploit». Quant à la Corée ? Vahid dans sa méchante dissertation a positionné l'Algérie parmi l'une des équipes les plus faibles avec la Corée. De contradiction en contradiction, Vahid a souligné que la Corée «propose un bon football. Elle peut poser problème à mon équipe. Comme à chaque match, il faudrait se préparer avec autant de passion que de sérieux. Ne sous-estimer personne, dit-il : il n'y a pas de petits matchs en Coupe du monde». Pour le dernier match de poule qui se jouera face à la Russie, Vahid a préféré rappeler qu'une telle équipe dirigée par «un entraîneur comme Fabio Capello, cela force le respect... C'est un grand entraîneur, et la Russie est une grande nation du football. Depuis quelques temps, la Russie commence les compétitions à plein régime mais lève le pied ensuite. Mais avec un technicien comme Capello, cela ne va pas être le même refrain. Il sait préparer son équipe que ce soit physiquement, tactiquement, mentalement que techniquement». Faut-il comprendre par là qu'il n'est pas en mesure de réaliser ce plan, à savoir préparer son équipe ? Un peu plus loin, il a déclaré que les Fennecs «peuvent éventuellement créer la surprise. Mais cela va être compliqué. Si je ne pense pas qu'on puisse faire quelque chose, j'arrête le football ! Je suis un gagneur. Je suis aussi conscient que l'Algérie est moins forte que la Belgique ou la Russie, mais combien de fois j'ai vu des petites équipes gagner contre de grands favoris ? Il faut se préparer, garder l'espoir et tenter quelque chose». A une autre question relative à ce que représente cette qualification pour l'Algérie ? Il a répondu, «aujourd'hui, la qualification n'a pas de conséquences uniquement sportives mais également politiques et économiques. L'Algérie est le seul représentant des pays du Maghreb. Cela induit une certaine fierté mais aussi une responsabilité. L'Algérie ne peut qu'être flattée de participer à la Coupe du monde. Quant à moi, en tant que sélectionneur, quel honneur ! Je me dois d'être exemplaire afin d'obtenir la même conduite de la part de mes joueurs». Un entretien plein de contradictions, qui dévoile le sentiment de regret de ses dernières sorties médiatiques. L'essentiel est de veiller sur cet optimisme qu'il dégage afin qu'il résiste aux différentes températures du terrain...