Les huitièmes journées médico-chirurgicales organisées hier à l'Institut Pasteur à Alger par le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) ont été dédiées pour la «Stratégie de santé publique». Un thème important qui a suscité des débats. «Ces débats vont permettre sans nul doute de sortir avec de meilleures recommandations», a souligné le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique, Mohamed Yousfi, qui a qualifié la situation actuelle de peu «reluisante». Ces journées organisées par le Snpssp sont à la fois «une initiative et un défi qu'on s'est lancé depuis maintenant dix ans. Un défi qu'on s'est lancé sur deux fronts : le terrain syndical et scientifique», a indiqué M. Yousfi. Il faut dire que le caractère spécifique de ces journées est qu'elles se tiennent cette fois à l'occasion de la célébration des vingt ans d'existence du Snpssp. «On se félicite du travail que mène l'actuel ministre de la Santé. C'est la première fois que ce dernier accorde une importance à la formation médicale en milieu de la santé. Ces journées se veulent un espace dédié à la famille de la santé pour un véritable échange d'expérience et surtout une meilleure prise de conscience des carences qui caractérisent le secteur», a déclaré le secrétaire général du Snpssp lors de son intervention à l'ouverture des travaux de cette rencontre. Quant au secrétaire général du ministère de la Santé, ce dernier, s'exprimant sous la casquette du représentant du ministère, a dressé son point de vue de la sorte : «je constate que souvent les syndicats manquent de sens du dialogue, chose qui les pousse justement à basculer dans des actions de revendication et de protestation. J'estime que c'est à travers ce type de rencontres que nous pouvons tenir compte des problèmpes que connaît le secteur», déclare-t-il à la face des représentants de ce Syndicat. Lors des travaux de cette rencontre, beaucoup de professeurs et professionnels de la santé ont livré des communications les plus riches durant toute la journée. L'on peut relever, entre autres, l'une des meilleures interventions, en l'occurrence celle du Dr Farid Chaoui qui a abordé le thème: «Système de santé en Algérie, passé, présent et avenir». «Après l'indépendance, nous ne disposions que de 1 500 médecins, dont 400 Algériens pour une population de 9 millions», déclare-t-il d'emblée avant de revenir sur les différentes mutations qu'a connues le système de santé depuis l'indépendance jusqu'au jour d'aujourd'hui. De ce fait, il préconise par ailleurs quelques recommandations pour l'avenir de ce secteur : «Nous avons encore énormément d'efforts à faire. Nous sommes en retard en termes de lits hospitaliers et en nombre de médecins, comparaison faite aux pays du Nord», indique-t-il. «Les dépenses de l'Etat est de 400 dollars par habitant alors que dans les pays du Nord, elles sont de 3 000 dollars. Bien sûr, en ce qui nous concerne, sur les 400 dollars, 40% sont supportés par les ménages», regrette-t-il comme pour montrer le retard qu'accuse l'Algérie en matière de santé. Enfin, il est important de relever que lors de l'ouverture des travaux de cette rencontre, un vibrant hommage est rendu à deux grands médecins algériens morts récemment. Il s'agit de feu docteur Bouakaz Rachid, un grand infectiologie qui a beaucoup donné pour le secteur de la santé malgré l'«ingratitude» de certains. Quant au deuxième grand homme, il s'agit du défunt professeur Amer Soltane qui incarnanait, l'homme, le médecin et le militant des causes justes.