Photo : Sahel Par Karima Mokrani Les praticiens spécialistes de la santé publique réitèrent leur confiance au Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), et le reconduisent à la tête de l'organisation autonome pour un nouveau mandat. C'est l'une des décisions majeures du 6e Congrès national du syndicat, tenu à la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda (Alger), lundi et mardi derniers. La rencontre des congressistes a eu lieu dans des conditions difficiles pour cause de refus non déclaré des autorités publiques d'autoriser le syndicat à tenir son congrès. L'autorisation a été délivrée mais seulement à la dernière minute, au moment même où les concernés envisageaient de se diriger vers un autre endroit pour leur réunion ou la reporter sine die. «Des parties ont œuvré pour nous empêcher de tenir notre congrès. Nous dénonçons ce travail de sape et de déstabilisation à notre encontre. C'est une transgression flagrante des textes de loi régissant l'exercice de l'activité syndicale» a affirmé hier Dr Yousfi, lors d'une conférence de presse tenue au siège national du syndicat à Alger. Autre décision importante du congrès, la détermination des praticiens spécialistes à poursuivre la lutte syndicale, avec des moyens légaux, pour la satisfaction de toutes leurs revendications. «Les congressistes ont affirmé leur décision de continuer le combat pour la concrétisation de notre plateforme de revendications. Le cap est maintenu, notre plateforme de revendications est non négociable» a-t-il insisté. Pour rappel, les doléances des spécialistes portent principalement sur l'amendement du statut particulier, la suppression de la discrimination en matière d'imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et aux praticiens spécialistes de santé publique (35%), la révision du régime indemnitaire suivant les projets arrêtés conjointement entre le syndicat et le ministère, la promulgation de l'arrêté interministériel portant organisation du concours de passage du grade de praticien spécialiste assistant, au grade de praticien spécialiste principal, signé depuis octobre 2011, la mise en application des mesures incitatives concernant le service civil, le respect de la réglementation en matière de carte sanitaire pour les services de santé publique et en matière de présence des praticiens spécialistes de santé publique dans les comités médicaux existants déjà ou nouvellement créés, et enfin l'octroi d'un quota de logements de fonction, sinon l'accès à des formules simples pour l'acquisition de logements. Le congrès du Snpssp était aussi une occasion pour les spécialistes en conclave de dénoncer les atteintes aux libertés syndicales et relancer leur appel pour la constitution d'une confédération regroupant les syndicats de la santé, de l'éducation et de l'enseignement supérieur, en plus des associations des malades. Et ce, pour réclamer d'une seule voix la préservation du système de santé publique et la défense des intérêts des malades. De même que l'élaboration d'un nouveau projet de loi sanitaire qui répondra aux attentes de tous les partenaires du secteur.Par ailleurs, à l'issue des travaux de ce 6e congrès, les spécialistes ont recommandé un jumelage entre les établissements du nord et ceux du sud pour une meilleure prestation de service et l'amélioration de l'environnement du travail. Concernant une éventuelle reprise de la grève, suspendue le 2 mai dernier, Dr Yousfi affirme que le syndicat attend la formation d'un nouveau gouvernement pour se décider sur la question.