Le secteur de l'éducation nationale vit des troubles, une fois de plus. Il est perturbé par une grève nationale annoncée par trois syndicats pour réclamer leurs droits et s'opposer contre les promesses non tenues par leministère de l'Education. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) a entamé sa grève les 25 et 26 janvier. Aujourd'hui, ellemenace d'une période illimitée. Ce syndicat dénonce l'absence de la part de la tutelle d'une volonté de satisfaire leurs doléances, notamment celles qualifiées d'urgentes. Le syndicat affirme qu'au lieu de répondre favorablement à leurs droits les plus légitimes, leministère s'enfonce dans sa politique de fuite en avant. Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) a décidé de renouveler le mouvement de grève des travailleurs de l'éducation. Le Snapest a annoncé, dans un communiqué rendu public le 30 janvier, que la reconduction de sa grève cyclique de trois jours à partir du 3 février estmaintenue. Le syndicat autonome demande notamment la révision du statut particulier du personnel de l'éduction. La décision a été prise à l'issue d'une réunion tenue en fin de journée jeudi, a déclaré le coordonnateur national du syndicat, Meziane Meriane. Estimant que le ministère de l'Education ne répond pas face aux revendications du Snapest, M. Meriane, l'a invité lors d'une réunion tenue le mois dernier, à corriger les bavures contenues dans le statut particulier et qu'elle a elle-même reconnues.D'un autre côté, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) s'est joint au mouvement de protestation le 4 février. «Il s'agit d'une grève illimitée pour protester contre les dossiers non pris en charge de nos revendications, dont celles liées à la médecine du travail et au logement pour les enseignants», explique Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest. Pour rappel, l'Unpef revendique une prime de responsabilité pour les proviseurs et une prime pédagogique pour les intendants. Le spectre de la grève envahit de nouveau des établissements de l'enseignement primaire, moyen et secondaire. Une énième grève, donc, qui, au-delà des revendications de ceux qui appellent au débrayage, préoccupe les parents d'élèves qui demandent l'ouverture d'un dialogue permanent entre la tutelle, à savoir leministère de l'Education, et les syndicats partisans de cette grève, afin de trouver des solutions définitives qui bénéficient aussi bien à l'ensemble des professionnels de l'éducation qu'aux élèves. De son côté, le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, a déclaré au début de cette grève, que «les portes du dialogue avec l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) restent ouvertes pour satisfaire toutes ces revendications», les invitant ainsi àmettre fin à leurmouvement de protestation. Le ministre, Abdelatif Baba Ahmed, a été solicité par le président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves, Hadj Bachir Dellalou, qui lui a lancé un appel pour intervenir et rassurer les syndicats sur la volonté du gouvernement à prendre en charge leurs revendications. Le tribunal administratif d'Alger a décrit lundi dernier la grève d'«illégale», dans un communiqué du ministère de l'Education nationale. Tenant compte de l'intérêt de l'élève et de son droit à l'éducation et à l'enseignement garanti par la Constitution de la République, l'affaire a été portée devant le tribunal administratif d'Alger qui a qualifié lemouvement de grève, d'une opération contre la loi, précise le communiqué. En réponse à cette «accusation» pour les syndicalistes, ces derniers veulent reconduire la grève pour la troisième semaine consécutive. Le Snapest a déclaré dans un communique de presse que «cette décision intervient sur la base des décisions des assemblées générales des enseignants tenues la semaine dernière, en application des décisions et recommandations du conseil national lors de sa dernière session et conformément à notre préavis de grève renouvelable déposé auprès de la tutelle, suite à l'impasse dans le secteur». Le Snapest a ajouté dans son communiqué que sa grève est «légale et légitime», estimant que «c'est la non satisfaction de nos revendications qui est illégale ». Deux syndicats du secteur ont décidé jeudi de recommencer la grève entamée il y a près de deux semaines. Aux dernières nouvelles, leministre de l'Education nationale, Abelatif Baba Ahmed, a appelé samedi à Alger les partenaires sociaux grévistes à faire prévaloir l'intérêt des élèves par la reprise des cours. Dans un communiqué rendu public à l'issue de la visioconférence nationale sur la violence enmilieu scolaire, Baba Ahmed a appelé les partenaires sociaux grévistes à faire preuve de responsabilité et à faire prévaloir l'intérêt des élèves. Le ministre a rendu hommage aux enseignants qui accomplissent leur devoir pleinement en assurant les cours. Leministère de l'Education nationale est contraint de faire appliquer les lois en vigueur pour réhabiliter l'école algérienne et défendre le droit de l'élève algérien à l'éducation, a-t-il dit. «Certains partenaires sociaux n'ont laissé auministère d'autres alternatives que de faire appliquer la loi», a ajouté le ministre, précisant que de nombreuses revendications avaient été satisfaites. LeministreBabaAhmed a toutefois affirmé que les portes duministère et des établissements éducatifs restaient ouvertes aux enseignants. La grève continue avec les attentes des syndicalistes pour que leurs demandes soient réalisées, et les préoccupations des parents d'élèves qui ne veulent qu'assurer le bon déroulement des études de leurs enfants. Ces derniers, la toute première victime, reste toujours ignorante du mal qui lui arrive.