Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a insisté, jeudi à Mostaganem, sur la nécessité d'assurer la permanence de nuit dans tous les services hospitaliers pour une meilleure prise en charge des malades. Inspectant le projet de réhabilitation de l'hôpital Che-Guevara au chef-lieu de wilaya, M. Boudiaf a souligné que la présence effective et permanente du médecin de garde est indispensable dans les structures de santé. La déclaration du ministre intervient à la suite d'une visite inopinée de deux inspecteurs de son département ministériel dans la nuit de mercredi ayant constaté l'absence totale du médecin de garde dans un service à l'hôpital Che-Guevara. Le ministre a également critiqué la situation catastrophique de la pharmacie centrale de l'hôpital qui ne répond plus aux normes, instruisant de réserver un espace pour stocker les médicaments et de procéder à un inventaire quotidien. Lors d'une rencontre avec des praticiens de la santé au même établissement hospitalier, M. Boudiaf a affirmé que le ministère a convenu avec tous les syndicats du secteur de prendre en charge leurs préoccupations sociales et professionnelles, les appelant à promouvoir les prestations sanitaires. Le ministre a également invité les responsables de wilaya du secteur, des établissements hospitaliers, les médecins et les paramédicaux au niveau national, à coopérer ensemble pour réhabiliter le service public et rendre le système sanitaire algérien un modèle à suivre. Le ministre a demandé de prolonger la mission du staff paramédical, surtout les infirmiers après la fin de leur service, à deux ans supplémentaires pour pallier au déficit dans ce domaine, en attendant son renforcement en ressources humaines après la sortie de formation aux instituts supérieurs de paramédicaux au niveau national. Lors de sa visite du projet de réalisation de l'hôpital de 240 lits implanté à Kharouba, à l'est de Mostaganem, le ministre a mis l'accent sur la nécessité de sauver ce projet inscrit en 2006 et de rattraper le grand retard qu'il accuse (plus de 8 ans), blâmant les sociétés étrangères qui en sont responsables en l'absence de suivi. Une commission sera dépêchée le 23 février prochain, composée du directeur général de l'Agence nationale de suivi des projets sanitaires et de l'équipement, de la directrice des études et de la planification au ministère de la Santé et de directeurs de wilaya de la santé et du logement et des équipements publics, pour relancer les travaux de concrétisation de cette infrastructure sanitaire et la livrer dans les délais fixés, a fait savoir le ministre. Il a ajouté que tous les projets de la santé passeront à l'avenir par cette agence nationale de suivi des projets sanitaires et d'équipement du ministère de tutelle pour donner son aval avant d'entamer les travaux, insistant sur l'acquisition de matériel médical de qualité répondant aux exigences des prestations sanitaires. Lors d'une rencontre avec les cadres du secteur de la wilaya et des représentants des associations activant dans le domaine sanitaire, M. Boudiaf a indiqué que l'Etat a mobilisé des moyens humains et matériels pour la réhabilitation du secteur de la santé et la fourniture d'un service de qualité au citoyen, exhortant les praticiens et les paramédicaux à accomplir leur devoir convenablement pour améliorer la situation. Le ministre a inspecté plusieurs projets et structures relevant de son secteur à l'instar des hôpitaux d'Achaacha, Mesra, Bouguirat, le service de maternité à la polyclinique de Hassi Mameche et l'unité de chimiothérapie. «La disponibilité du ministère de la Santé n'est pas conjoncturelle» Les portes du ministère de la Santé, de la Réforme hospitalière et de la Population (MSRHP) sont ouvertes à tous les partenaires sociaux et «sa disponibilité n'est pas conjoncturelle», a affirmé, jeudi à Alger, le chargé des dossiers des partenaires sociaux au ministère, le Dr Nacer Grim. «L'axe principal de l'action du ministère actuellement est de demeurer à l'écoute des partenaires sociaux afin d'arriver à prendre en charge leurs doléances», a précisé M. Grim, ajoutant que «ce qui relève du secteur, comme le dossier de la formation et la prime de contagion, a été pris en charge et ce qui ne l'est pas a été transmis à qui de droit», a-t-il souligné. Le docteur Grim souligne également que le ministre s'était «engagé à titulariser les vacataires et les contractuels de ce corps». «Le ministre de la Santé et les directeurs centraux avaient reçu la coordination nationale des corps communs et des professionnels du secteur et se sont engagés à prendre en charge les revendications relatives à l'exercice de la profession», a-t-il ajouté, rappelant la mise en place d'un programme de formation au profit de ces corps. Le chargé des dossiers des partenaires sociaux au ministère estime que «la disponibilité des directeurs centraux» dénote de la «considération qu'accorde le secteur à cette catégorie», expliquant que «c'est un travail continu qui s'inscrit dans la durée et des réunions ainsi que des séances de travail, tenues régulièrement». «Le dialogue n'a jamais été rompu entre les partenaires du secteur de la santé», a-t-il insisté. Pour sa part, le coordinateur national des corps communs et des professionnels de la santé, Betraoui Mounir, corrobore les propos du responsable au ministère, affirmant qu'effectivement il y a un dialogue qui s'est installé entre les deux parties. Selon M. Betraoui, le problème réside, toutefois, dans la position de la Fonction publique par rapport à la revendication relative au statut particulier d'où «la nécessité de l'intervention du Premier ministre». Ce dernier a été destinataire en date du 10 février d'une lettre dans laquelle la coordination des corps communs du secteur de la santé a appelé le Premier ministre à prendre en charge les revendications des travailleurs. «Nous allons tenir un sit-in le 17 du mois courant pour d'abord rappeler au Premier ministre notre revendication ayant trait au statut, ensuite pour sensibiliser les pouvoirs publics sur la situation de plus de 130 000 travailleurs des corps communs de la fonction publique dont le salaire ne dépasse pas les 14 000 DA par mois à cause de la privation de leurs droits relatifs aux primes, aux indemnisations, aux promotions», a relevé M. Betraoui. Selon le coordinateur national des corps communs, les fonctionnaires ont choisi de recourir cette, fois-ci, au sit-in comme forme de protestation afin d'éviter «la grève qui pénalise les malades».