Le Premier ministre, Abdelamalek Sellal, a annoncé, hier à Alger, qu'une nouvelle définition du SNMG (salaire national minimum garanti) interviendra à la faveur de la promulgation de la loi de finances 2015 pour notamment permettre aux entreprises de réunir toutes les conditions d'une bonne mise en œuvre. «Cette nouvelle définition du SNMG est proposée à la présente tripartite (gouvernement, UGTA, patronat) compte tenu du souci d'apporter certains correctifs, en particulier au profit des travailleurs lésés», a expliqué M. Sellal lors des travaux de cette tripartite. Il a souligné que cette nouvelle définition du SNMG vise aussi à améliorer la productivité de l'outil national de production et les résultats de l'entreprise, «source essentielle de création de richesse». M. Sellal a, en outre, rappelé que l'UGTA a demande l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail «au motif que la définition qui y est donnée du SNMG pénalise en particulier les travailleurs des basses catégories professionnelles». La définition donnée au SNMG «ne permet pas aux entreprises à plus de flexibilité pour mieux rétribuer les rendements des travailleurs ou pour indemniser toute sujétion à l'organisation ou aux conditions particulières de travail», a-t-il expliqué. «Nous avons le devoir de mobiliser toutes les forces vives de ce pays et en particulier les travailleurs pour relever les défis qui nous sont imposés», a conclu le Premier ministre. Consensus national autour de l'exigence du redressement de l'industrie et de la production nationale Les travaux de la tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) ont débuté hier à Alger avec au menu plusieurs dossiers à caractère socio-économique, dont l'encouragement de la production nationale, l'article 87 bis du code de travail et la relance du crédit à la consommation. Présidée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, cette réunion s'est tenue en présence de plusieurs membres du gouvernement, une délégation de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), conduite par son secrétaire général Abdelmadjid Sidi Saïd, ainsi que de représentants de plusieurs organisations patronales. Cette 16e tripartite, la deuxième en moins de cinq mois, avait un agenda chargé au regard des propositions des cinq groupes de travail installés à l'issue de la tripartite d'octobre dernier. Les deux premiers groupes se sont penchés sur l'élaboration du pacte économique et social de croissance et la proposition des modalités de contribution du Fonds national d'investissement (FNI) au financement de l'investissement national public et privé. Trois autres groupes ont été chargés de l'encouragement de la production nationale, dont le crédit à la consommation pour les produits locaux, l'encadrement des actes de gestion et des modalités facilitant l'intervention des entreprises nationales du BTPH dans la réalisation du programme national d'équipement. Dans son intervention à l'occasion d'ouverture des travaux de cette tripartite qui coïncide avec deux dates historiques, celle de la de la naissance de l'UGTA et l'anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en Algérie. Sellal a d'emblée souhaité la réussite des travaux initiés par les cinq groupes de travail, chacun dans son secteur. «Cette tripartite doit être une opportunité pour prendre des décisions importantes à la faveur de l'économie nationale», a-t-il dit «Sellal a rappelé l'intérêt que le président de la République Abdelaziz Bouteflika réserve à cette tripartite qui doit répondre aux besoins de l'économie nationale et la population algérienne». Sellal a informé que cette tripartite est garante pour la stabilité et le progrès de notre pays. «Sans la stabilité, c'est vraiment difficile voire même impossible de parler sur une économie de base», a-t-il déclaré. Le Premier ministre a donné la parole aux cinq groupes de travail afin qu'ils exposent leurs bilans et rapports par secteur. «L'avenir de notre pays ainsi que notre économie sont entre nos mains», indique Sellal. «Il est indispensable de prendre toutes les mesures pour le bien de notre économie», a dit aussi Sellal. Le Premier ministre a expliqué dans son message que l'économie algérienne n'est pas libérale, sauvage, mais une économie ouverte basée sur la création des richesses à travers tous les enfants de l'Algérie et avec la participation des partenaires étrangers qui peuvent apporter un plus à l'économie nationale. Sellal a aussi saisi l'occasion pour dire que l'Algérie doit mettre fin à sa dépendance des hydrocarbures et du gaz. «On doit sortir de cette situation en encourageant la production nationale et aller vers l'exportation et de s'imposer au sein des marchés internationaux. Sellal a souligné que la solution est collective avec la participation des tous les facteurs et acteurs dans ce domaine. «50% des solutions résident avec les différents partenaires socio-économiques». Par ailleurs, M. Sellal a indiqué que l'Algérie augmentera sa production du gaz. «A l'horizon 2016 l'Algérie va augmenter sa production du gaz et le progrès de sa macro-économie», a-t-il ajouté. Déclaration du Premier ministre Notre rencontre d'aujourd'hui, consacre les vertus du dialogue et de concertation, principes cardinaux de l'action de son excellence Monsieur le président de la République Abdelaziz Bouteflika et qui sont des gages de la stabilité et du progrés de notre nation. Cette tripartite se tient à la veille du double anniversaire de la création de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures. Sellal a rappelé que lors de la 15e tripartite qui constitue le cadre de la concertation et du dialogue entre différents acteurs de la scène économique, il a été décidé la mise en place de cinq groupes de travail. Sellal a indiqué que tout le monde est d'accord sur la nécéssité d'une mutation de notre économie, visant à rompre sa forte dépendance aux hydrocarbures et la nécessité de promouvoir les activités productives hors hydrocarbures créatrices de richesses et d'emplois pour satisfaire la demande nationale et s'insérer dans l'économie mondiale à travers l'exportation. Sellal a en effet souligné que «la production nationale est fortement concurrencée par les importations qui ont connu une importante expansion ces dernières années. Nous devons proumouvoir et préviligier le label algérien. Notre appareil de production devra améliorer la qualité de ses produits et son management pour pouvoir faire face à cette concurrence et être à la hauteur des exigences de la productivité et de compétitivité sur le marché international. Le Premier ministre a aussi insisté sur la nécessité de continuer à renforcer l'économie de marché dans laquelle les transferts sociaux et le soutien aux couches défavorisées seront poursuivis, car nous rejetons l'ultra libéralisme. Il a mis en exergue le programme public d'invistissement dans les infrastructures notamment pour créer les conditions d'une meilleure compétitivité et une localisation équilibrée des activités économiques à travers le territoire. M. Sellal dira que les performances macro-économiques du pays sont positives mais elles peuvent être substantiellement améliorées au regard des potentielités nationales. Il faut avoir de l'ambition pour notre pays et nous projeter dans le futur en valorisant nos avantages et atouts, en opérant les réformes nécessaires pour faire face aux échéances futures, dira le Premier ministre à la fin de sa déclaration.